Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le prix de l’eau va baisser!

Le conseil municipal de La Seyne a approuvé hier, à l’unanimité, le nouveau mode de gestion de l’eau potable, pour douze ans, à compter du 15 octobre. Une séance sans vague, ou presque

- J. P. jpoillot@nicematin. fr

La séance du conseil municipal d’hier, uniquement consacrée au nouveau contrat de gestion de l’eau potable, a bien failli s’écouler jusqu’au bout comme un long fleuve tranquille. Seul un petit couac – un gros pour certains (lire ci-dessous) – est venu perturber ce grand moment de satisfacti­on générale. Le contrat de Délégation de service public (DSP) pour la gestion du service de distributi­on d’eau potable signé en 1987 arrivant à son terme le 15 octobre 2017, la municipali­té se devait d’en passer un nouveau. Dès 2014, elle a réfléchi à un nouveau mode de gestion. Et si le retour dans le giron municipal tant souhaité à l’époque n’a pas été retenu, la Semop finalement choisie a été présentée hier, non sans fierté, par la première adjointe Raphaële Leguen et le conseiller Robert Teisseire. Et adopté à l’unanimité !

Quels avantages pour les usagers ?

C’est sans doute la plus grande fierté des élus qui ont siégé en commission technique et « négocié chaque point du contrat » : « L’objectif prioritair­e d’une baisse significat­ive du prix de l’eau de 10 % minimum pour l’usager a été atteint. » Une baisse qui s’ajoute à celle déjà obtenue en 2015, suite à des négociatio­ns avec le délégatair­e. L’impact sur l’usager se veut « éloquent et socialemen­t avantageux». Pour une consommati­on de 120 m3, le prix du m3 passera de 4 à 3,60 euros. Pour 160 m3, il passera de 3,95 à 3,55 euros.

D’autres engagement­s ?

● La Seyne détient un record varois (avec La Valette) pour la qualité du rendement de son réseau d’eau potable. Ce taux, qui vise à quantifier les pertes d’eau dues aux fuites de canalisati­ons principale­ment, est actuelleme­nt de 87,3 %. « L’objectif d’ici 2029 est d’être à 90%» , a dit le maire. ● Il a également été annoncé au cours du conseil que la Semop disposera d’un local en centre-ville, « accessible à tous afin de concrétise­r le rapprochem­ent du service de l’eau et de ses usagers ». Il sera inauguré au lancement du contrat. ● Dans un souci de transparen­ce, la municipali­té avait constitué un comité des usagers les impliquant dans la réflexion pour un nouveau mode de gestion de l’eau. Dans le prolongeme­nt de cette instance de démocratie locale, elle proposera «la création d’un comité d’usagers à l’échelle de la métropole, composé de représenta­nts de chaque commune membre».

Quelle forme prend la nouvelle gestion ?

C’est une Société d’économie mixte à opération unique (Semop). Le contrat court pour les douze ans à venir. Toutefois, la SEERC, qui détenait déjà la DSP, garde la main, puisqu’elle a remporté l’appel d’offres lancé par la ville. «On l’a choisie car c’était le meilleur candidat, a dit Rapahaël Leguen, même si les deux autres (CEO et Aqualter) étaient très bien. » Il ne faudra en revanche plus dire délégatair­e, mais concession­naire.

Pourquoi pas une régie municipale ?

C’est une question qui a longtemps fait débat, un souhait même largement partagé par l’ensemble du conseil municipal depuis 2014. Des tracts appelant à ne pas voter pour la Semop et à préférer la régie étaient d’ailleurs encore distribués avant la séance d’hier par des syndicalis­tes. Mais hier matin, les élus ont répété pourquoi une gestion 100 % publique est impossible : « Difficulté d’accès au crédit pour la commune, essentiel à l’exploitati­on du service en gestion directe; lourde mobilisati­on de moyens humains, mise en place et gestion d’une organisati­on nouvelle; prises de risques financiers, cette gestion directe exigeant un équilibre en recettes et en dépenses sans lequel l’impact serait immédiat sur les tarifs appliqués aux usages »… Une contrainte institutio­nnelle, aussi, avec le transfert de compétence de l’eau potable à TPM, rendu obligatoir­e au 1er janvier 2018 dans le cadre de la Métropole, a constitué un obstacle supplément­aire au retour en régie. « En effet, devant le très court délai jusqu’au transfert, les coûts de reprise du service en régie ne pouvaient en aucun cas être amortis d’ici cette échéance. »

Le modèle Semop, un ogre capitalist­e ?

C’est ce que pensent ses détracteur­s. « Les Semop constituen­t la prise en main du privé sur un bien commun, dont l’objectif avoué est de faire des bénéfices », disentils. Mais… « On n’a pas assez de recul pour en juger » , estime en substance la municipali­té. Ce mode de gestion est récent. Il n’en existe que quatre en France. Et de toute façon, elle assure avoir pris « toutes les précaution­s » pour se prémunir d’une quelconque mainmise. « En terme de gouvernanc­e, la municipali­té exercera un pouvoir de contrôle public grâce à une minorité de blocage acquise au sein du conseil d’administra­tion. »

En , TPM se verra transférer un petit bijou (la Semop) qu’il s’agira de faire briller”Sandie Marchesini (LR)

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(Photo doc D. Leriche) Lors de la séance d’hier, les élus ont expliqué pourquoi le retour en régie municipale de la gestion de l’eau, longtemps souhaité, n’a pas été retenu. Le choix final a été approuvé à l’unanimité.
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