Le nouveau « Sage » Michel Mercier dans le collimateur de la justice
A peine nommé au Conseil constitutionnel, l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier est sous le coup d’une enquête judiciaire sur les conditions d’emploi de ses deux filles comme assistantes parlementaires au Sénat.L’enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national financier (PNF) mercredi pour un éventuel « détournement de fonds publics ». Hasard du calendrier, elle est intervenue à la veille de l’adoption par le Parlement du projet de loi interdisant les emplois de collaborateurs familiaux pour les députés et sénateurs. Cette loi, l’un des premiers textes du quinquennat d’Emmanuel Macron, a été votée dans la foulée de l’affaire des emplois présumés fictifs de membres de la famille de François Fillon qui avait secoué la campagne présidentielle et lui a valu une mise en examen, et de celle touchant l’éphémère ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, lui aussi visé par une enquête pour l’emploi de ses filles comme assistantes parlementaires. L’enquête visant le sénateur MoDem du Rhône a été ouverte à la suite de révélations du Canard enchaîné, selon qui il avait recruté une de ses filles, Véronique, entre 2003 et 2012 et recruté sa seconde fille, Delphine, à mitemps entre 2012 et 2014, pour l’assister au Palais du Luxembourg. Les enquêteurs s’interrogent sur la réalité du travail d’assistant parlementaire effectué par les filles de Michel Mercier.
Perquisition refusée au Sénat
La nomination parmi les « Sages » de Michel Mercier, en remplacement de Nicole Belloubet, devenue ministre de la Justice, a été proposée par le président du Sénat Gérard Larcher (LR) et a été publiée, jeudi, au Journal officiel. M. Larcher a transmis, hier, au PNF les documents réclamés par les enquêteurs mais leur a refusé l’autorisation d’effectuer une perquisition au Sénat, jugeant la demande « floue, pas précise », selon son cabinet.