Venezuela : ouverture de l’Assemblée constituante
Laséance inaugurale de la controversée Assemblée constituante a eu lieu, hier, au Vénézuela en présence de quelque 545 membres, malgré les critiques internationales et le rejet de l’opposition qui manifestait simultanément, laissant craindre de nouvelles violences. « Nous inaugurons l’Assemblée nationale constituante du peuple vénézuélien rebelle », a déclaré, en début de séance, le doyen des constituants, Fernando Soto, devant ses collègues élus. Un prêtre a ensuite béni l’assistance, après un bref sermon. L’ex-cheffe de la diplomatie vénézuélienne Delcy Rodriguez, surnommée « la tigresse » par le président Nicolas Maduro pour sa défense passionnée de la « révolution bolivarienne », a été élue présidente de la Constituante voulue par le chef de l’Etat, pourtant absent. Nicolas Maduro devait normalement assister à leur prestation de serment. « Je promets de défendre la patrie de toute agression ou menace », a déclaré cette avocate de 48 ans, un drapeau vénézuélien et un exemplaire de la Constitution à la main.
Le Vatican opposé
Pendant ce temps, les partisans de M. Maduro étaient réunis à l’extérieur, casquettes rouges sur la tête et agitant des drapeaux vénézuéliens. L’opposition marchait également hier et entendait rejoindre le Parlement. La nouvelle Assemblée constituante aura pour mission de réécrire la Constitution du Venezuela de 1999, promulguée par Hugo Chavez, président de 1999 à 2013. De son côté, le Vatican a estimé, hier, que l’inauguration de la Constituante devait être « évitée ou suspendue » pour favoriser « la réconciliation et la paix », tout en invitant « les forces de sécurité à s’abstenir de l’usage excessif et disproportionné de la force ». A Genève, un groupe de cinq experts de l’Onu a appelé, hier, le gouvernement vénézuélien à mettre un terme aux détentions systématiques de manifestants et à cesser de traduire les civils devant des tribunaux militaires.