Var-Matin (La Seyne / Sanary)

The Avener: «Revisiter Bob Dylan, une chance incroyable»

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Tristan Casara jouait mercredi soir à domicile. Succédant à son ami Nicolas Monier et au duo Synapson, le plus niçois des DJ a mis le paquet. Place Masséna bondée, déluge de décibels, distributi­on de bouchons pour tenter de sauver ce qu’il pouvait rester de nos tympans. Le « palefrenie­r du roi » est monté sur ses grands chevaux pour un rodéo électro décoiffant. Avant d’entonner avec la foule une version vibrante de Nissa la Bella. Le point, quelques jours avant le festival Les Aoûtiennes à Bandol.

Le temps te manque pour Nice ?

Tout le monde est fier de moi. Heureux du travail que j’ai accompli au cours de ces trois dernières années. Mais le manque de temps est bien réel. Alors ce concert, c’est l’événement qui permet de rassembler. Depuis quelques semaines, voire quelques mois, je suis beaucoup en studio. Généraleme­nt, je finalise mes morceaux ici. Je crée à l’étranger mais je viens toujours à la maison passer la couche de vernis et terminer tout ce que j’ai à faire sur le plan de la production musicale. Donc quand je suis là, je ne bouge pas trop de chez moi, mais je fais venir les gens.

Jouer ici après l’annulation de juillet , c’est comment?

Beaucoup d’excitation. Parce que je joue à la maison et c’est très important. Pour tout artiste, se produire dans sa ville après un succès, c’est quelque chose qui accroche le coeur et qui donne à réfléchir sur le passé. En plus, sur la place principale de Nice, c’est merveilleu­x, tout simplement.

Et le « rework » de Bob Dylan ?

Eh bien, c’est à Nice que je l’aurai joué pour la toute première fois. Et en introducti­on de ce spectacle. C’est un morceau original de 1968, Masters of War. Ce travail a été demandé par Bob Dylan lui-même, il a entendu ma version et il est très content car je n’ai pas dénaturé son titre, contrairem­ent à la crainte qu’il aurait pu avoir. Je suis évidemment très heureux de cette collaborat­ion.

Tu as pu le rencontrer ?

Les échanges se sont faits par mail, on ne s’est pas encore vus. J’aurais beaucoup aimé et j’espère que ça pourra se faire. En tout cas, ça reste un artiste de légende, avec des idées, des conviction­s. Quelqu’un qui a toujours dit ce qu’il pensait avec honnêteté. Une carrière légendaire, des chansons qui ont marqué plusieurs génération­s. Revisiter Bob Dylan, c’est une chance incroyable.

Qu’est-ce qui a le plus changé avec le succès ?

Beaucoup plus de pression. Beaucoup plus de stress. Et surtout l’envie de donner le meilleur de moi-même à chaque instant. Vouloir toujours faire mieux, être perfection­niste encore plus que je ne l’étais. Vivre musique, manger musique, dormir musique. Ne penser qu’à ça, être performant mais aussi créatif. Et toujours garder une naïveté ou une fraîcheur sur le plan de la création.

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(Photo F. L.) Tristan Casara, alias The Avener, a conclu le festival Nice Music Live devant une place Masséna bondée et survoltée.

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