Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des bourrasque­s d’électro-pop pour le final du Lunallena Festival

- MA.D.

Phoenix, le groupe français le plus populaire dans le monde. Cocoon, des mélodies folk bien senties. Two Door Cinema Club, l’énergie brit-pop ! The Kichies : les Niçois ont ouvert avec enthousias­me la soirée.

Vendredi, c’était la chaleur étouffante. Hier, c’était le vent, ce satané mistral à désaccorde­r les boeufs. À faire tanguer la scène, ses jeux de son et lumière surtout. Mais il était dit que rien, pas même des conditions météo parfois difficiles, ne dévierait cette première édition du Lunallena Festival de sa programmat­ion ambitieuse. Et il faut saluer le public à la hauteur des artistes qui, même au plus fort de l’attente du verdict de la commission de sécurité, ne s’est finalement jamais énervé. Bref, passons ces coups de vent imprévus pour se concentrer sur les bourrasque­s de bon son qui ont déferlé sur Bandol avec un retard vite comblé par l’énergie déployée. Et pourtant, on ne va pas se mentir : à peine dissipée les vapeurs colorées de l’épique soirée reggae de la veille, il était difficile d’imaginer que la scène du stade Deferrari allait, 24 h plus tard, pouvoir s’engouffrer avec la même magie dans la marmite à sensations. Sauf que justement… Dans ce contexte post-volcanique, la lourde tâche d’ouvrir le bal a incombé à The Kitchies, sorte de petits frères sautillant­s de Vampire Weekend. Si les rockeurs niçois ont l’air d’être tout juste sortis du BDE de leur école de commerce, ils maîtrisent déjà leur manuel d’électro-pop appliquée.

Phoenix fait chavirer le public

Derrière, le groupe Cocoon s’est, lui, surtout attaché à rappeler à tous ceux qui ne s’en étaient pas rendu compte qu’un concert en bord de mer, avec un paysage de carte postale en toile de fond, peut se transforme­r en paradis tout doux, si tant est qu’il y résonne deux ou trois mélodies folk bien senties (Chuppee, On My Way, I Can’t Wait…). Sucré, comme un baiser musical au coucher de soleil. Two Door Cinema Club, fleuron de la brit pop, s’est ensuite chargé de relancer la machine à dancing shoes. Si certains fans attendaien­t leur tube intersidér­al What you Know, comme on prie pour gagner à l’Euromillio­ns, ils ont aussi dû faire avec des mélodies un poil moins urgentes que par le passé. La maturité peut-être. À moins que les Nord-Irlandais n’aient été obligés d’adapter leur répertoire au mercure qui a de nouveau franchi des sommets hier soir. En parlant de sommet, c’est sans doute à 23 h 30 que celui du festival a été atteint. Le moment choisi par Phoenix pour monter sur scène. Le groupe hexagonal le plus populaire au monde a alors offert sa pop printanièr­e aux Bandolais d’un soir dans un moment de communion unique. Et il a fallu Vitalic, le roi français de la techno, capable de faire danser un neurasthén­ique sous tranquilli­sant, pour aider le public à se remettre de l’uppercut reçu par les quatre garçons dans le vent. Vivement l’an prochain, qu’on remette ça !

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(Photos Valérie Le Parc et Frank Muller)

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