Fipronil: le scandale touche l’Espagne et Hong Kong
Achaque jour, son lot de révélations dans le scandale du fipronil. Hier, on a ainsi appris que deux pays supplémentaires étaient touchés : Hong Kong, qui n’a pas toutefois pas donné d’indications chiffrées sur le sujet, et où les autorités locales ont en conséquence annoncé un renforcement des contrôles ; et l’Espagne, où un lot de «20000 unités d’oeufs liquides pasteurisés» contaminés a été découvert dans une entreprise agroalimentaire du Pays basque, dans le nord du pays. Ces derniers « n’avaient pas encore été utilisés » et ils seront tous détruits, a affirmé un porte-parole du département de la santé du gouvernement régional sous couvert de l’anonymat. Leur origine est inconnue, mais certains médias espagnols suggéraient qu’ils avaient été importés de France.
Dix-huit pays au total
Au total, ce sont donc désormais pas moins de 18 pays où des oeufs suspects
(1) (frais, cuits ou sous forme liquide) ont été distribués. Une crise qui a amené la Commission européenne à convoquer les pays de l’UE concernés : une réunion des ministres et des représentants des agences de sécurité alimentaire aura lieu, « dès que l’ensemble des faits sera à notre disposition», soit a priori le 26 septembre,
a indiqué le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis. Et d’avertir: «Nous devons travailler ensemble pour tirer les leçons nécessaires et avancer plutôt que perdre de l’énergie à désigner des coupables. » Car au fur et à mesure que le scandale s’accroit, les différentes capitales ont tendance à se rejeter mutuellement la faute.
Cacophonie européenne
L’Allemagne et la France ont ainsi vertement tancé la Belgique et les Pays-Bas, où l’affaire a éclaté. La Belgique, elle, a accusé les Pays-Bas d’avoir traité avec légèreté une information anonyme reçue en novembre 2016 sur l’utilisation de fipronil dans les élevages néerlandais. Le lanceur d’alerte à l’origine du renseignement, Nick Hermsen, a enfoncé le clou en racontant vendredi aux médias qu’il avait nommément désigné les deux entreprises à l’origine de la fraude: le distributeur de produits sanitaires belge Poultry-Vision et la firme de désinsectisation ChickFriend.
Les enquêtes progressent
Dans le volet judiciaire du scandale, deux dirigeants de cette dernière société, soupçonnée d’avoir « appliqué le produit dans les élevages avicoles » ,ont été arrêtés jeudi aux Pays-Bas, où la justice a aussi dans son collimateur «le commerçant» qui a distribué du fipronil dans le pays. En Belgique, l’enquête cible désormais 26 personnes et entreprises suspectes, dont des vétérinaires, selon les médias. Près de 6000 litres «de produits interdits» – du fipronil selon les médias – ont été saisis en juillet chez Poultry-Vision, a précisé la justice. 1. Belgique, Pays-Bas, Luxembourg,Allemagne, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Suisse, Autriche, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Danemark et Hong Kong.