Le référent Jeunes avec Macron dérape, le FN réagit
Assouan Bougherara a démissionné… Jusqu’à il y a quelques jours, le jeune Azuréen, étudiant en droit, était le référent départemental des Jeunes avec Macron. Sur sa page Facebook, il annonce aussi tirer un trait « plus globalement » sur son engagement au sein de La République en marche ! Et, même s’il reconnaît que ce fut « une formidable aventure humaine », Assouan Bougherara ne mâche pas ses mots. «Je ne supporte plus l’autorité quasi-sectaire de ce mouvement », dénonce-t-il. Avant d’attaquer : «On m’a demandé d’apporter mon soutien à des candidats qui étaient clairement des guignols non qualifiés, on m’a demandé de supprimer des photos, des tweets et autres statuts Facebook qui ne convenaient pas car “en tant que référent départemental je représentais le mouvement”, ce n’est pas l’image que je me fais de la politique ». En fait, tout a commencé avec un tweet de Jean-Paul Ney, le journaliste controversé plusieurs fois condamné, connu, notamment, pour avoir diffusé sur le Net des fiches de personnes recherchées par les forces de police. Un tweet banal auquel Assouan Bougherara, alors encore référent départemental En Marche ! rétorquait, il y a quelques jours en 140 signes. «Putain, mais t’existe encore fils de putain, les mecs du 93 t’ont pas encore égorgé avec les tiens. » Repérée par le frontiste Bryan Masson, la sortie déplacée du jeune macroniste ne passe plus inaperçue sur Twitter… Le patron du Front national Jeunesse 06 demande la démission de son homologue dans un communiqué intitulé « La haine en marche. » De quoi agacer un peu plus l’ex-référent du mouvement présidentiel à la gâchette virtuelle plutôt facile. «Mdrrr, justement, j’ai démissionné avant de prendre ces attaques de ces petites fiottes du FN », se félicite, de son côté, toujours sur Twitter, l’ex-marcheur. Et Bryan Masson de s’insurger : «Les insultes pleuvent: homophobie, menaces de mort. » Bryan Masson qui, pourtant, ne rechigne pas, lui non plus, à user de ce type de vocabulaire. Dans le documentaire polémique de C8, diffusé en mars dernier, le patron du FNJ06 se laissait aller, en caméra cachée, à Lyon, à l’issue d’une réunion, à insulter ses propres militants : « C’est bidon, c’est tous des tapettes. Moi je dis ces mecs, c’est tous des chochottes. Quand il y aura la révolution, il n’y aura plus personne. » Au sein du mouvement présidentiel, c’est Mathieu Cavarrot-Soler, un Villeneuvois de 21 ans, qui prendra probablement la place du démissionnaire.
« Cette affaire ne nous concerne plus »
Un peu gêné aux entournures, il doit réagir : « Cette affaire ne nous concerne plus puisqu’Assouan a démissionné. » Ah! Non! C’est un peu court, jeune homme ! Le futur nouveau boss des jeunes macronistes azuréens se rattrape : « Ces propos sont extrêmement regrettables et nous les condamnons, mais Assouan a pris ses responsabilités en démissionnant. Maintenant, à nous d’aller de l’avant. » Des propos qui ont également interpellé – et c’est un euphémisme – Alexandra Valetta-Ardisson, députée de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes. Elle précise : « Je n’ai jamais eu affaire à Assouan, mais toujours à Mathieu, lors de ma campagne. » Mais, quand elle a eu vent des propos du jeune homme, elle a fait, ditelle, sa petite enquête. Car, soupire-t-elle, « je croyais que son compte avait été piraté ». Sauf que... non. « Il a démissionné, c’est donc réglé sur la forme, mais pas sur le fond. Je pense que lorsque l’on représente le mouvement, d’autant qu’il a été désigné et pas élu, on ne doit rien faire pour porter préjudice à REM. Et s’il n’est plus d’accord avec le parti, il a eu raison de partir », conclut Alexandra Valetta-Ardisson. Philippe Vardon, conseiller régional FN, s’est, lui aussi, offusqué des propos de l’exmacroniste. Mais surtout de l’absence de condamnation des marcheurs départementaux. «J’ai interpellé le député Roussel, la députée Valetta-Ardisson, je n’ai eu aucune réponse. J’aurai aimé a minima un début de condamnation. »