La police de proximité de retour d’ici « la fin de l’année »
La police de proximité promise par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle sera mise en place « dès la fin de l’année », a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb dans une interview publiée, hier, par Le Figaro.
Enterrée par Sarkozy
Symbole de la politique sécuritaire de Lionel Jospin (1997-2002), la police de proximité avait été enterrée par Nicolas Sarkozy. La création d’une « police de sécurité quotidienne » était une promesse du candidat Macron, qui voulait ainsi « construire avec les élus de terrain, avec la population et l’ensemble des acteurs les solutions de sécurité ». La « pol prox », marqueur idéologique entre la gauche et la droite, qui lui préfère une police d’intervention, est notamment défendue comme un facteur d’apaisement entre jeunes et police dans les quartiers difficiles. Gérard Collomb n’a pas précisé les effectifs qui seront dévolus à cette « police de la sécurité du quotidien » .Nile budget qui lui sera alloué. Bien que ministère « prioritaire », la place Beauvau va devoir trouver 526 millions d’euros d’économies supplémentaires dans le prochain budget. Mais Gérard Collomb l’assure au Figaro :ces coupes n’auront « aucune conséquence opérationnelle sur le fonctionnement des services de sécurité ». « L’engagement de réformes structurelles va nous permettre de rationaliser l’organisation de certains services sans nuire à l’efficacité du système et à la qualité du service, par exemple entre police et gendarmerie nationales en matière de police technique et scientifique », explique-t-il. Un recours accru à la numérisation est également envisagé. « Dans les commissariats, les policiers se plaignent, à raison, d’être trop absorbés par les tâches administratives », précise Gérard Collomb. « Nous allons accroître les recours au personnel administratif de manière à permettre aux fonctionnaires de police, formés pour cela, d’être à nouveau plus présents sur le terrain ».
« Une vieille lubie de la gauche »
Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a dénoncé, hier, le retour d’ici à la fin de l’année d’une police de proximité, « une vieille lubie de la gauche » ,qui « n’avait pas fait baisser le sentiment d’insécurité des Français ».« Ce pouvoir qui se voulait porteur d’une modernité éblouissante en est réduit à puiser son inspiration dans le vieux modèle socialiste. » Concernant les questions migratoires, Gérard Collomb s’est prononcé pour une « réorganisation » de la prise en charge de la demande d’asile en Île-deFrance, qui présente selon lui « des faiblesses certaines », alors que de nombreux migrants campent à nouveau devant le centre d’accueil de la Chapelle, dans le nord de Paris. « Le système ne fonctionne pas. Dans la capitale, 75 % de celles et ceux qui sont porte de la Chapelle sont des ‘dublinés’, c’est-à-dire des personnes ayant demandé l’asile dans un autre pays que la France et dont la demande a été refusée », a-t-il expliqué. D’après le ministre, 60 et 55 personnes sont respectivement hébergées dans les centres d’accueil de Troisvaux (Pas-de-Calais) et Bailleul (Nord), ouverts récemment et qui doivent à terme disposer à eux deux de 300 places. Ces centres ont été créés en réponse au nouvel afflux de migrants à Calais (Pas-de-Calais), neuf mois après le démantèlement de la « jungle », immense bidonville où s’entassaient des milliers de migrants. Emmanuel Macron a promis en juillet qu’il n’y aurait « d’ici la fin de l’année (...) plus personne » à la rue.