Var-Matin (La Seyne / Sanary)

A la découverte du souterrain du château Grimaldi de Cagnes

- L.Q.

Qui n’a jamais rêvé d’explorer le souterrain d’un château, voire de découvrir l’une de ses sorties secrètes… ou un trésor ? A Cagnes, la curiosité est attisée par un panneau sur une petite porte dans un des deux passages voûtés près de la vénérable demeure seigneuria­le des Grimaldi. Qu’est-ce qui se cache derrière ces « Souterrain­s du château » ? L’accès est interdit au public, mais l’adjoint au maire Roland Constant nous en a ouvert la porte, en compagnie d’un homme qui connaît bien les lieux. Un explorateu­r des entrailles de la Terre : le sismologue cagnois André Laurenti, lampe à la main. Derrière la porte, quelques marches mènent dans une première petite pièce encombrée d’un inventaire à la Prévert. Au milieu de ce débarras, les WC et le lavabo mosaïqués de… Suzy Solidor, chanteuse de cabaret, la dernière occupante la plus illustre de la place du château. Mais on y trouve aussi les lions de la rampe d’accès du château, enlevés à la demande de l’architecte des Bâtiments de France sur la base d’estampes du XVIIe siècle. Le mystère du souterrain se dévoile dès les premiers pas : au mur, un dessin montre son tracé, complété d’une inscriptio­n révélant qu’il n’est pas médiéval, mais qu’il a été creusé au début de la dernière guerre pour servir d’abri. Le Haut-de-Cagnes n’a longtemps pas disposé d’autre eau que la pluie recueillie dans des citernes et remontée par des puits. C’est en reliant des citernes que le souterrain a été creusé à travers le sous-sol en poudingue, et prolongé jusqu’à l’office de tourisme du Haut-de-Cagnes, sous le château, en haut de la montée de la bourgade. On ne peut toutefois aller jusque-là, l’accès étant barré. Mais au passage, on découvre la vieille citerne maçonnée du château et le puits, au pied duquel repose un tas de piécettes : le modeste trésor des oboles porte-bonheur des visiteurs du château. Dans un recoin du souterrain, se niche une petite station sismique. Couvée par André Laurenti et gérée par Géoazur, un laboratoir­e lié au CNRS, elle fait partie du Réseau accéléromé­trique permanent qui comprend dix-neuf stations dans toutes les Alpes-Maritimes.

« L’histor ien Bonnet pensait qu’il existait un souterrain ancien entre le château et les maisons de la place Grimaldi, mais on ne l’a jamais trouvé »

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