Objets du culte

Tandis qu’avec l’aide de Brigitte Macron, nouvelle « chartiste » à la transparence présidentielle, on dresse la liste des symboles ayant permis à son mari de se hisser au sommet de l’État, l’exemple du parfait marketing politique nous vient du Canada. Car si en France le locataire de l’Élysée en est encore à croire que le maillot de foot, les gants de boxe ou la voiture suiveuse du Tour de France regonfleront sa popularité, Justin Trudeau, fils de Premier ministre et chef de gouvernement lui-même depuis près de deux ans, s’est borné à faire confiance aux marchands du Temple. Grâce à ces derniers, son portrait s’étale sur les objets les plus inattendus : s’il en coûte  dollars pour une tasse de petit-déjeuner permettant de commencer la journée avec l’idole des jeunes électeurs, on peut en disposer aussi sous la forme d’un étui de carte de crédit ou le nouer autour du cou en guise d’écharpe. Ainsi, le gouvernant d’un des principaux pays du Commonwealth fait-il concurrence à sa future reine Kate Middleton dont le sourire peint sur porcelaine a été d’autant plus facilement commercialisé que ce sont ses parents qui s’en sont chargés. Personnellement, j’ai longtemps porté une cravate achetée voilà cinq ans à New York pour sa fantaisie dépourvue de toute sobriété avant de m’aviser que l’étiquette intérieure portait le nom

de Donald Trump.