L’ex-patron de la lutte antidrogue mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants
François Thierry, ancien numéro de la lutte antidrogue [ci-contre], a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants dans l’une des enquêtes qui mettent en lumière les relations troubles entre «stups» et indics pour faire tomber les réseaux. L’ancien patron emblématique de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) est soupçonné d’avoir favorisé l’entrée en France d’un convoi de drogue avec l’aide d’un important « indic », connu comme un trafiquant chevronné, et de ne pas avoir informé les autorités judiciaires sur le devenir de cette importation. Après sa garde à vue fin mars à l’IGPN, François Thierry a, cette fois, été longuement entendu, jeudi, par les juges Baudoin Thouvenot et Marc Sommerer de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) qui enquêtent sur la saisie record, le octobre , de sept tonnes de cannabis à Paris. Le policier en est ressorti tard dans la nuit avec une mise en examen notamment pour « complicité d’acquisition de stupéfiants ». Une « mise en examen injuste, hypocrite et scandaleuse », a réagi Francis Szpiner, l’avocat de François Thierry, désormais en poste à la Sous-direction antiterroriste. Aucune suspension administrative n’a été décidée à l’encontre du commissaire, qui n’est, par ailleurs, pas soumis à un contrôle judiciaire. Au-delà de la gestion controversée des « tontons », au coeur de deux autres enquêtes à Paris, l’affaire d’Exelmans a aussi mis au jour des rivalités entre douanes et police. Au total, treize personnes sont déjà mises en examen dans ce dossier.