«On va faire le dos rond»
Deux mois après sa prise de fonction, Fabien Galthié attend avec impatience le coup d’envoi de ce premier « vrai » match avec le RCT. Mais il sait l’ampleur du travail restant à réaliser
Mourad Boudjellal en rêvait, il a fini par toucher au but... Deux ans et demi après sa mise en retrait du rugby professionnel, l’ancien demi de mêlée international et capitaine du quinze de France, Fabien Galthié (48 ans), va faire officiellement son grand retour à la compétition ce week-end. Manager controversé mais technicien unanimement reconnu, l’ancien Columérin se retrouve face à un immense défi : maintenir le RCT au plus haut niveau, tout en s’appuyant désormais sur la jeunesse et la formation toulonnaise. Une gageure qui ne lui fait pas peur. Un défi qu’il veut aujourd’hui relever avec une fraîcheur et un enthousiasme retrouvés : « J’ai décidé de ne plus me polluer l’esprit avec les gens nocifs, at-il ainsi expliqué cette semaine dans les colonnes de L’Équipe. Mais je retrouve un environnement sous tension, dur, avec notamment cette fracture entre les institutions. C’est aussi moins léger qu’avant, le second degré et l’humour n’existent plus. Ça ne rigole plus, c’est violent ! Je vais prendre mes distances par rapport à ça. » Bien qu’habitué à évoluer sous les feux de la rampe et dans un contexte de pression, Fabien Galthié qui découvre aujourd’hui tout ce que représente le RCT pour les Toulonnais, bénéficie pour l’heure du soutien total de Mourad Boudjellal et même, plus globalement, d’un énorme crédit. Cela lui permet d’aborder cette nouvelle saison, avec une relative décontraction. Mais le plus dur ne fait que commencer, Fabien Galthié le sait... « Ici, tout est différent » et on peut aussi brûler ceux qu’on vient d’adorer !
Comment appréhendez-vous ce premier match officiel ?
Il y a une part d’inconnue. C’est le grand saut dans la compétition avec l’historique et le contexte local qu’on connaît.
Impatient d’y être ?
Un peu quand même. Le travail de présaison est maintenant terminé depuis jeudi dernier. On est dans une phase de régénération avec une équipe qui a connu beaucoup de transformations. Il n’y aura que quatre joueurs qui ont joué la finale en tant que titulaire. Ça fait beaucoup de changements...
Quels enseignements avez-vous tiré de la phase préparatoire et notamment des matches amicaux ?
Aucun. Pour nous, ces matches de préparation étaient essentiellement un travail d’opposition complémentaire à notre préparation. Mais on n’a jamais eu la fraîcheur nécessaire qu’on espère avoir dimanche. Le seul bémol : les blessures survenues pendant cette préparation (Jonathan Wiesniewski, Raphaël Lakafia, Charles Ollivon et Jonah Placid).
Ces blessures ajoutées à la défaite contre Lyon (-) ont-elles entamé le moral des troupes ?
Non. Je pense au contraire qu’elles ont stimulé le groupe. Je ne m’attarderai ni sur les blessures, ni sur la défaite contre Lyon même si on préfère gagner les matches. On va jouer quasiment avec une grosse quinzaine d’absents. On ne peut pas s’arrêter là-dessus. Il faut avancer...
Vous avez quand même encaissé beaucoup de points à chaque sortie...
On va essayer de faire un peu mieux dimanche et d’éviter d’en prendre trop tôt. Sur les quatre matches disputés jusque-là, on a eu un déficit d’environ points sur les premières minutes. Ça fait une belle marge de progression, mais je vous ai dit que ces matches ne comptaient pas pour moi...
À titre personnel, ce sera les vrais débuts d’un nouveau challenge ?
Je dirai plutôt que je suis déjà dedans. Ça fait deux mois qu’on a commencé à travailler avec le staff. Je suis presque déjà à /e de la saison, même si cela ne se voit pas.
Le feeling est bon ?
Il y a quelques règles de base dans le sport. La première est : je fais ce que je peux de mieux. À votre question, je réponds. Je trouve qu’on fait ce qu’on peut, de mieux. C’est mon sentiment. On va faire le dos rond en ce début de saison.
Vous avez découvert et semblez apprécié l’effervescence des supporters varois...
C’est la première fois que j’évolue dans un tel environnement. J’ai joué à Colomiers, qui était un nouveau club, puis à Paris où Max Guazzini a créé l’histoire mais c’était Paris avec millions d’habitants. Enfin, j’ai connu Montpellier où il n’y avait pas non plus cette effervescence... Là, c’est très particulier, C’est même bluffant... La passion autour du RCT est incroyable. C’est une découverte. Forte. Quand on a la chance d’être missionné pour faire du rugby dans cet environnement-là, wouah...
Votre adversaire, Pau ?
Pau joue comme l’an dernier. Ils sont dans la continuité. Ils cherchent à mettre d e la vitesse avec leur axe, -- qui prend beaucoup d’initiatives. C’est aussi une équipe qui cherche à monter fort en défense, qui met beaucoup de pression, notamment quand on reprend la largeur. C’est tout simplement une équipe très dangereuse...
Comment avez-vous préparé ce match ?
On les a bien étudiés. Sur ce que j’ai vu de leurs matches amicaux contre Clermont et Angoulême, et sur ce que j’ai étudié de leurs derniers matches de championnat la saison passée, ils sont dans la continuité...
On fait ce qu’on peut, de mieux ”
La passion autour du RCT est incroyable”