Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les coeurs brisés par les souvenirs des Coeurs brûlés

- P.-L. P.

Il aura suffi qu’il allume la télé, hier matin, pour que tout remonte à la surface. En entendant aux infos le décès de Mireille Darc – « la grande sauterelle aux seins de glace », comme il l’appelle avec un énorme respect –, Alain Laub a écrasé une larme. « Aussitôt tout m’est revenu: les images du tournage, la musique de Vladimir Cosma et les paroles de En rêvant, la bande originale de la série TV chantée par Claire Keim », confie le Cavalairoi­s Alain Laub. Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais Alain Laub jouait le rôle d’un groom de l’hôtel La Réserve dans la série Les Coeurs brûlés et la suite Les Yeux d’Hélène. Une saga estivale diffusée sur TF1 en 1992 et 1994 et en grande partie tournée dans le Var. « C’était ma première interpréta­tion et j’avais la chance de donner la réplique à Mireille Darc, qui jouait le rôle d’Hélène Charrière, la directrice de l’hôtel. Pour moi, ça a été le déclic», raconte avec émotion le comédien varois.

« Petit Alain » et « Mademoisel­le»

De la grande blonde, avec ou sans chaussure noire, Alain Laub garde avant tout une étrange sensation tactile : « Elle avait toujours les mains froides. » Avant d’ajouter : « Mais le coeur chaud. » Si elle, « la grande star », se permettait de lui donner du « petit Alain », sans condescend­ance aucune, lui se gardait bien de l’appeler « Mimi », comme le réalisateu­r Jean Sagols. «Je n’aurais jamais osé. J’étais trop impression­né, trop intimidé par le charisme et le profession­nalisme de cette grande dame du cinéma, qui ne refaisait jamais une scène. En dehors du tournage, je l’ai toujours appelée “Mademoisel­le”. » Dans cette partie du Var, Alain Laub n’est pas le seul à avoir un souvenir de la belle Toulonnais­e. Responsabl­e du service animation de la mairie du Lavandou, Françoise Popiolek garde une photo… en noir et blanc de sa rencontre avec la star. « C’était aussi pendant la réalisatio­n de la série Les Coeurs brûlés. Pour les besoins du tournage, le bureau du maire de l’époque, Louis Faedda, avait été transformé en bureau de banquier. » Comme le veut la coutume, toute l’équipe s’était pliée de bonne grâce à coucher quelques mots dans le livre d’or de la commune. « Merci pour votre gentilless­e. Vive Les coeurs brûlés », avait signé Mireille Darc. Sobre. Discret. À son image. brûlés

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