Game Boy, un film tourné à Toulon et Six-Fours
Jusqu’au 15 septembre, le Toulonnais Christophe Charrier tourne son premier long-métrage. Un téléfilm, prochainement diffusé sur Arte, qui ramène le réalisateur dans sa propre jeunesse
Les figurants, discutez, mais ne parlez de rien qui concerne 2015 : nous sommes en 1997 ! » Jeudi matin, 11 h 30. Le tournage de Game Boy, premier long-métrage de Christophe Charrier, Toulonnais et Parisien d’adoption, suit son cours à l’institut Notre-Dame à Toulon. Grands pulls larges, pantalons taille haute… Ce téléfilm, produit par la société En compagnie des lamas, sera diffusé sur la chaîne Arte au printemps 2018. Il raconte l’histoire de Jonas en deux temps. À l’adolescence en 1997, puis l’âge adulte en 2015.
Retour aux sources
Sous les toiles, projecteurs et l’oeil des caméras, dans la cour, dans le gymnase, l’histoire se dessine. Une rencontre entre deux jeunes garçons : Jonas, un peu perdu et effacé, et Nathan (joué par Tommy Lee Baïk), adolescent intrépide et fascinant, qui tomberont amoureux. « C’est une belle histoire d’amour, sans stéréotype, que ce soit dans les faits ou dans le jeu que Christophe nous demande », confie Nicolas Bauwens, 17 ans, l’interprète de Jonas. On le retrouve, dans le film, dix-huit ans plus tard, incarné par Félix Maritaud. Le choix des lieux n’est pas anodin : c’est sur la rade que Christophe Charrier, jeune réalisateur de 36 ans, déjà auteur de plusieurs courts métrages, a vécu et passé ses années lycée. « Ce n’est absolument pas un film autobiographique, raconte-t-il, mais je n’ai connu que cette école. Alors, quand j’ai commencé à écrire le film, que je pensais les scènes, mon imaginaire me renvoyait automatiquement dans ces lieux. Rapidement, j’ai décidé que je voulais filmer ici. C’était logique ».
Décors de rêve
Tourner un film à Toulon, il en avait envie depuis longtemps. « Je ne voulais pas raconter un film adolescent dans la grisaille parisienne, confie-t-il. Je voulais des images chaudes, accueillantes. Il y a vraiment une atmosphère ici, quelque chose de fascinant avec le décor toulonnais entre béton et sable, un décor trop peu utilisé. J’aime cette région, je me suis toujours dit qu’un jour, je ferais quelque chose ici ». Vendredi dernier, le tournage (qui s’achèvera le 15 septembre) se poursuivait dans un lotissement de Six-Fours. Fleurs, piscine, mobilier art déco… C’est dans ce cadre idyllique que s’est jouée une scène particulière : celle de la rencontre entre les deux mères des garçons, campées par les talentueuses Aure Atika et Marie Dernardaud. L’une semble avoir deviné la nature de la relation de Jonas et Nathan, l’autre non. Une scène d’un grand esthétisme, selon le souhait du réalisateur, partagé par la productrice, Sandrine Brauer. « Même si ce film est destiné à la télévision, il y a une vraie ambition cinématographique et esthétique derrière, confirme-t-elle. Cela fait partie du travail de Christophe et nous ne voulions vraiment pas y renoncer ».