Nathalie Bicais et les femmes sous toutes les sculptures
Nathalie Bicais expose ses sculptures à la galerie Ravaisou jusqu’au septembre. Elles sont sauvages, guerrières, insoumises insouciantes... Leur regard a pourtant une froideur assumée, comme si elles nous défiaient de leur féminité. Constituent-elles encore cette beauté idéalisante qui les élève parfois jusqu’au rang de la divinité ? Nathalie Bicais n’est pas dupe, elle sait qu’aujourd’hui, la femme, si elle n’y prend garde, peut devenir simple objet, une sorte de clone esthétique exhibé comme un étendard... publicitaire. Et puis, il y a toutes les autres, celles qui se cachent, ou que l’on cache au nom d’un obscurantisme opprimant.
D’où jaillit la vie
A-t-elle besoin, pour exister, que l’on ait besoin de la “retoucher” comme ces cous que l’on étire jusqu’à l’anomalie, ces jambes que l’on allonge jusqu’à devenir ridicules, décharnées jusqu’à l’outrance. Lorsqu’elle les habille d’atours métalliques, l’artiste oppose à cette froideur la sensualité des courbes. Inspirée par le brassage des civilisations, Nathalie Bicais se réfère à la mythologie, aux mangas, à Corto Maltèse. “Ses” femmes peuvent être animales, sensuelles, désirables, mais restent celles d’où jaillit la vie. Elles savent aussi être aussi curieuses et fragiles, assumées et rebelles, républicaines et militantes! Subtilités paradoxales, c’est peutêtre ce message que le visiteur percevra dans ces regards qui semblent lui demander : mais pour qui nous prends-tu ? Galerie Ravaisou, 1, rue des Écoles, 83150 Bandol. Tél. : 04.94.29.22.70