Eric Coquerel (FI) : « Il faut respecter l’Etat de droit »
Ici, on n’est pas dans un Etat de droit concernant l’accueil des réfugiés, alors pourtant que la France est loin d’être saturée par l’arrivée de migrants. » Au sortir des Amphis d’été de La France insoumise à Marseille, le député de SeineSaint-Denis Eric Coquerel a fait hier un crochet par les Alpes-Maritimes. Ce spécialiste des questions touchant aux réfugiés regrette en effet que trop peu d’élus nationaux se préoccupent du sort des migrants qui affluent à la frontière italienne. « C’est un sujet dont on ne parle pas à l’Assemblée nationale » ,déplore-t-il, lui qui a été l’un des rares à interpeller le gouvernement sur le sujet par une question écrite cet été.
Des pages de notes
A Nice, accueilli par les insoumis locaux Roselyne Grac et Philippe Carenzo, Eric Coquerel a d’abord échangé avec Maîtres Mireille Damiano et Maeva Binimelis, deux avocates qui interviennent en soutien des migrants et de ceux qui les épaulent. Il est ensuite parti à Breil où il a rencontré des membres de l’association Roya citoyenne et Cédric Herrou, puis s’est rendu au poste frontière de Menton, avant de conclure sa journée avec des membres de l’association Habitat et citoyenneté, qui oeuvrent pour l’accueil des réfugiés. Le député FI a surtout cherché, « humblement », à mieux comprendre toutes les subtilités d’un défi complexe. «Je suis venu chercher des idées sur ce que l’on peut faire » , at-il expliqué, le but étant par la suite d’interpeller le gouvernement ou de déposer des amendements pour améliorer la situation. Au fil de ses entretiens, tel un élève appliqué, il a ainsi noirci de force notes un cahier d’écolier quasi entier. Et il est reparti plus convaincu encore que « tant que nous n’aurons pas réussi à agir sur les causes des migrations, il nous faut au moins respecter l’Etat de droit ». Ses divers interlocuteurs l’ont il est vrai largement entrepris sur la difficulté, voire l’impossibilité, pour les migrants d’effectuer des démarches en vue d’obtenir le droit d’asile, ainsi que sur l’extrême précarité qui affecte les mineurs. « L’Italie et la Grèce font plus d’efforts que nous pour les migrants, alors que leur situation économique est pourtant plus difficile que la nôtre. Il ne faut pas arrêter de lutter contre le terrorisme. Mais, dans le même temps, nous devons mettre fin au traitement indigne des mineurs, tout comme à la criminalisation, qui me révolte, de ceux qui viennent en aide aux migrants », a estimé Eric Coquerel.
« Macron embourbé »
Le député insoumis est par ailleurs brièvement revenu sur la dynamique de l’université d’été de son mouvement, qui a réuni plus de 3 000 militants ce week-end à Marseille. « Emmanuel Macron est désormais coincé. Son problème est qu’il n’a aucune base sociale et qu’il n’a de surcroît pas une majorité qui soit réellement homogène, en dépit des apparences. Il est d’ores et déjà embourbé et peut se retrouver bloqué. Nous sommes clairement lancés dans un bras de fer avec lui pour le faire reculer sur les ordonnances travail, parce que nous sommes convaincus que notre position est aujourd’hui celle qui est largement majoritaire dans le pays. »