Les syndicats veulent des moyens en plus
Lors du CTSD (comité technique spécial départemental) de juin, les syndicats SNUipp-FSU, SE-Unsa(1) et FO ont voté contre le dédoublement des CP. Le SNE s’est abstenu, le dédoublement des CP étant une « revendication forte » de sa part. Le syndicat majoritaire, le SNUippFSU, est vent debout. « Sur le papier, des CP à douze élèves, c’est beau, lancent Emmanuel Trigo et Cédric Turco, secrétaires généraux du SNUipp-FSU. Baisser les effectifs dans les classes est une de nos revendications historiques. Mais c’est une mesure purement cosmétique, une fausse bonne idée. »
Absence de concertation
L’absence de concertation sur le terrain a hérissé les enseignants. « Encore des responsables politiques qui pensent à notre place !», tance Emmanuel Trigo. « C’est fait n’importe comment. A La Seyne, il n’y a pas assez de salles alors il y aura deux maîtres pour vingt-quatre élèves, enchaîne Cédric Turco. Autant on pouvait faire intervenir un deuxième maître ponctuellement, pour des ateliers ou un travail particulier, autant deux maîtres en permanence dans la même salle, c’est très compliqué ! »Le syndicat reproche l’absence de moyens accompagnant la mesure et la « casse du dispositif “plus de maîtres que de classe” » qui « portait ses fruits au bout de trois ans et donnait satisfaction aux enseignants ». « Le dédoublement des CP se fait au détriment des autres classes qui perdent leur maître surnuméraire, poursuit Cédric Turco. Ce dispositif apportait de la souplesse et une dynamique dans les équipes pédagogiques. Pour avoir des CP à douze, on met en difficulté les autres classes! Les maternelles sont les grands perdants dans cette histoire... Alors que l’apprentissage des fondamentaux commence avant le CP, et se poursuit aussi en CE1.» Au final le SNUipp aurait souhaité beaucoup plus de postes pour baisser les effectifs partout et maintenir le dispositif existant.
Des classes à alléger
Le syndicat FO est aussi contre l’application de la mesure, avec une argumentation un peu différente. « Nous n’étions pas spécialement favorables au déploiement antérieur, car cela n’empêchait pas d’avoir des classes surchargées, indique Rollando Galli, délégué FO Education. Pour aider les élèves en difficulté, il faut d’abord avoir des classes allégées. » Aussi, le syndicat milite pour « une généralisation de la baisse des effectifs, pas seulement en CP ». Le syndicaliste reproche également une mesure « prise sur le budget existant alors qu’elle aurait dû être financée en plus ». Le tout sans réelle préparation selon lui, les mairies devant s’organiser à la va-vite pour trouver les salles. 1. Nous ne sommes pas parvenus à joindre l’Unsa.