Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Chris Ashton, la nouvelle bombe du RCT

L’ailier terrible du rugby anglais, Chris Ashton, a déjà marqué son territoire et frappé les imaginatio­ns en inscrivant un doublé dès sa première sortie en Top 14. Clermont est averti

- PHILIPPE BERSIA

Il porte déjà les stigmates du Top 14 sur le front et s’en réjouit. Parce que dimanche contre Pau, il ne s’est pas contenté de s’envoyer comme un malade au soleil brûlant de Besagne, de plaquer comme un forcené ou plus simplement de relancer tous azimuts, Chris Ashton a aussi marqué : un doublé s’il vous plaît. Ce qui pour un serial marqueur est sans doute le plus beau des cadeaux... À l’aube de cette nouvelle saison qu’il a choisie de vivre loin de sa perfide Albion, l’enfant terrible du rugby anglais a déjà frappé les imaginatio­ns à Toulon. Ce qui l’enchante évidemment... « Je suis vraiment content. Mon âge et mon expérience m’ont sans doute aidé à m’intégrer au plus vite et j’ai déjà pris beaucoup de plaisir... Contrairem­ent à ce que certains ont pu dire, je suis d’abord venu ici pour jouer au rugby, dans un grand club. Pour changer d’environnem­ent et de culture aussi, pour ma femme et ma petite fille. Et pour l’instant, je n’ai aucun regret... » explique l’Anglais sans se départir d’un large sourire. Formé au XIII par Wigan avec qui il évoluait à l’arrière, venu au XV à Northampto­n en 2007, l’ailier vedette des Saracens, avec qui il aura inscrit la bagatelle de 75 essais en cinq ans, a été convaincu de tenter une nouvelle aventure en France car il n’entrait plus depuis quelques mois dans les plans du sélectionn­eur national. Malgré des performanc­es et des stats également impression­nantes à ce niveau (39 sélections, 19 essais), Ashton paye aujourd’hui sa mauvaise réputation Outremanch­e où l’on a vite fait de cataloguer les gens et de leur coller une étiquette de bad boy dès lors qu’ils sortent un peu du rang.

«Je veux me régaler...»

Par deux fois au moins Chris Ashton, également meilleur marqueur d’essai de la coupe d’Europe (37 réalisatio­ns), a été vertement critiqué et lourdement sanctionné, pour une fourchette et une morsure. Il ne l’a pas forcément bien vécu. « Tout le monde a le droit de donner son avis mais ce qui compte pour moi est l’avis de mes coéquipier­s et le respect que j’ai auprès de l’équipe... précise-t-il. Pour ce qui concerne l’équipe d’Angleterre, je regrette bien sûr de ne plus avoir l’occasion de jouer. Chaque coach a ses plans de jeu et ses joueurs. Moi, j’étais juste malheureux parce que je n’entrais pas dans ces plans. Mais maintenant j’ai oublié tout ça, je suis à Toulon et je veux me régaler... » Toulon, sa passion, son ébullition et parfois même ses débordemen­ts. Une ville où l’on apprécie les hommes de caractère, un club et des supporters limites arrogants, bref un contexte qui semble fait sur mesure pour lui. « C’est aussi pour ça que je suis venu ici reconnaît Ashton. Pour jouer devant un public chaud, dans un stade magnifique. J’ai commencé à le vivre. C’est excitant et je pense que ça va me faire grandir. Tout est nouveau pour moi, le challenge, le terrain, le public, les arbitres, les équipes. C’est vraiment énorme et j’ai hâte pour la suite... »

Bourreau des Asémistes

La suite, elle arrive sous la forme d’une rencontre forcément spéciale à Clermont. Ashton, qui fut aussi le bourreau des Asémistes en finale de coupe d’Europe, nous gratifiera-t-il au Michelin d’un de ses fameux plongeons (rebaptisé Ashsplash) par ses copains pour succéder à Delon Armitage dans le coeur de la Yellow Army ? À vrai dire, il ne compte pas se gêner s’il en a l’occasion. Mais ce n’est pas sa priorité : « On verra si j’en ai l’opportunit­é. Mais c’est très dur d’aller jouer là-bas et je me contentera­i de n’importe quel essai... » Peu enclin à se fixer des objectifs chiffrés pour la saison, « je ne le fais jamais parce qu’il suffit qu’on se fixe un objectif pour que ça n’arrive pas », Chris Ashton, c’est sûr, ne laissera passer aucune opportunit­é. « J’aime marquer des essais, c’est évident...C’est vrai que j’ai été très heureux de marquer dès le premier match officiel. Ça fait beaucoup de bien et c’est bien pour l’équipe aussi. » A 30 ans, l’Anglais qui vient de remporter trois titres majeurs avec les Saracens (un titre de champion d’Angleterre en 2016 et deux coupes d’Europe en 2016 et 2017) n’a surtout pas renoncé aux plus hautes ambitions. Et comme il aime déjà la région, il apprécie le discours et la méthode de Fabien Galthié : « Oui, il est très positif, comme moi. S’il y a un bon coup à jouer, on y va à fond...». Voilà qui promet donc même si Ashton, pas si arrogant que ça, la joue humble dès lors qu’on évoque la réussite passée d’un autre illustre Anglais au RCT : « Si je gagne la moitié des titres que Jonny Wilkinson a gagnés ici, je serai très content... » conclut la nouvelle star toulonnais­e.

 ?? (Photo Patrick Blanchard) ?? Le meilleur marqueur d’essais européen, Chris Ashton, fait désormais le bonheur du RCT : un bonheur déjà partagé qui augure de nouveaux succès pour l’ailier terrible du rugby anglais.
(Photo Patrick Blanchard) Le meilleur marqueur d’essais européen, Chris Ashton, fait désormais le bonheur du RCT : un bonheur déjà partagé qui augure de nouveaux succès pour l’ailier terrible du rugby anglais.

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