«On a envie d’exister aussi»
Là ne sera pas l’essentiel pour Fabrice Landreau. Mais malgré une équipe diminuée et encore en rodage, l’adjoint de Fabien Galthié ne désespère pas de réussir un coup chez le champion
I «ci, tout est différent», affirme le slogan du club, et en plus tout a changé, cette année, avec l’arrivée aux manettes de Fabien Galthié et d’un nouveau projet de jeu. Après deux mois de travail en commun, Fabrice Landreau continue donc de marcher sur des oeufs et de prendre ses marques au RCT. Mais rasséréné par la jolie victoire (41-14) acquise face à Pau, il abordera ce premier choc au sommet du championnat avec une relative confiance. Et même quelques ambitions...
Enchaîner par une victoire à Clermont, vous en rêvez ?
Oui, bien sûr, mais ce qu’il faut surtout, c’est qu’on s’attache à confirmer ce qu’on a pu faire de bien contre Pau. Ce n’est pas présomptueux mais on était un peu frustrés de ne pas avoir marqué davantage pendant les trente premières minutes. Dans les intentions, c’était plutôt bien, mais dans la réalisation, il manquait des petits trucs. On est encore perfectible. Les joueurs doivent assimiler un nouveau projet de jeu, il y a pas mal de points encore à améliorer... Physiquement aussi. On a encore besoin de bosser, de prendre le rythme du Top . Je pense que contre Clermont, compte tenu du jeu qu’ils produisent, ça va aller très vite et on va se retrouver autour des - mètres minute. Ça devrait être dans ces eaux-là.
Si l’on vous dit que votre projet ressemble à celui de Clermont...
Au niveau de l’intensité, des retours en jeu, de la vitesse de libération du ballon et de la transmission, oui. Mais ce n’est pas seulement Clermont. Aujourd’hui, c’est juste la norme des équipes européennes. Contre les Pumas en Argentine, on était à plus de m/mn. C’était très intense. On est revenu, et contre Clermont, on est tombé à m. Malheureusement, contre
Lyon, on est encore tombé à m/mn. Le Top est tellement basé sur le combat, les mêlées, les ballons portés, ce qu’on ne voit pas dans le Super ou la Premiership, que pour le moment, c’est compliqué de mettre du rythme en Top .
Clermont, c’est parfait pour monter en puissance après Pau ?
Honnêtement, si on avait joué Clermont à domicile avant de se déplacer à Pau, on aurait eu la même démarche. Aujourd’hui on est en train de jauger notre équipe, de faire avec les joueurs dont on dispose. C’est un paramètre à prendre en compte. On a essayé d’intégrer très vite nos internationaux, parce que malheureusement, ils ne savent pas trop où et comment se positionner par rapport au groupe aujourd’hui. Jusque-là, ils étaient présents au club pour travailler individuellement mais ne s’intégraient pas au groupe pour ne pas le déranger. C’est une position très
inconfortable. Aujourd’hui, ils sont très en retrait...
Compte tenu de vos problèmes d’effectif, la victoire contre Pau était d’autant plus importante ?
Essentielle, parce qu’on avait besoin de voir si on était capable de mettre du rythme, capable de mettre en place des choses travaillées à l’entraînement. On découvre encore les joueurs. On est en train de faire bouillir la marmite, ça mijote, ça mijote... Mais on sera mieux rodée dans quatre ou cinq matches.
Qu’est ce qui vous a le plus surpris à Toulon ?
Le public. Je ne m’y intéressais pas vraiment, mais là, je suis impressionné. Alors eux, c’est vraiment le e homme. Plus généralement, l’importance du rugby à Toulon m’impressionne.
Avez-vous déjà gagné à Clermont ?
Jamais en tant que joueur mais je crois avoir gagné là-bas en avec Fabien, en coupe d’Europe. Ça remonte...
Les Clermont-RCT ne sont pas des matches comme les autres pour le public. Qu’en est-il pour vous ?
Pareil. Jouer à Clermont, au Racing, à Toulouse, contre Montpellier, tous ces matches sont particuliers, même si je sais qu’il y a eu beaucoup de matches clés contre Clermont. Jouer Clermont aujourd’hui, c’est s’opposer à ce qui se fait de mieux. On a envie d’exister aussi.
La dernière finale est-elle encore présente dans les têtes ?
Je ne sais pas. On n’est pas dans la tête des joueurs mais quelque part, la finale doit encore roder... C’est à eux de voir s’ils veulent mettre un affect particulier dans ce match.
Avez-vous préparé un plan anti Yato et Raka?
Pas forcément. Ils marquent énormément d’essais en contre-attaque. On l’a encore vu à Mayol en amical. On a pris trois essais sur des ballons rendus bêtement. Donc attention à ça... On sait qu’il ne faut pas leur laisser de champ. Ils sont capables de casser des plaquages, de prendre des intervalles. Ils sont très bons dans l’entre-jeu, avec des joueurs qui viennent volontairement faire des écrans, comme au basket. Donc à nous de bien nous organiser défensivement, et surtout de vite reconstituer un rideau défensif sur les turnovers et ne pas se jeter... Après, plaquer Raka, c’est comme pour plaquer Tuisova, c’est compliqué.
Votre équipe est-elle constituée ?
Non, car il y a encore beaucoup d’incertitudes notamment devant : Manoa, Isa (gastro), Monribot (douleur intercostale) Chilachava (cheville)... On va descendre Rebbadj en troisième ligne, faire entrer Suta, appeler Corentin Vernet. Derrière, Escande (nez cassé) sera ménagé. Il y a vraiment beaucoup d’incertitudes. On prendra des décisions demain (ce matin, Ndlr) à l’issue du «team run ». Mais on partira à joueurs.
On est en train de faire bouillir la marmite”