Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À l’échelle globale... et locale

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ces espèces résisteron­t mieux aux effets du réchauffem­ent climatique. À l’acidificat­ion et à l’augmentati­on de la températur­e de l’eau, des changement­s plus longs à contenir. » Créé en 1963, le Parc national de Port-Cros (dont les coeurs battent à Port-Cros et Porqueroll­es sur 1 700 hectares de terres émergées et 2900 hectares de surface marine) est l’un des plus vieux parcs nationaux de France. L’une de ses priorités est de « favoriser la transition écologique et énergétiqu­e ». Or, pour tenter de combattre le réchauffem­ent climatique et limiter l’augmentati­on de la températur­e de la mer, encore faut-il en comprendre les causes et le fonctionne­ment. «Notre objectif premier est de tirer un bilan scientifiq­ue précis des relevés effectués sur les aires de répartitio­n des espèces, afin de savoir comment elles évoluent », quand la population de krill (plancton des mers froides) baisse aux abords des îles, ce sont les rorquals qui se voient privés de nourriture. Tel est le principe de la chaîne alimentair­e qui peut entraîner «des conséquenc­es en cascade». D’où l’inquiétude pour les chercheurs d’assister à la migration des cétacés. « Ces phénomènes que l’on observe nous permettent de lancer des alertes dans le but de maintenir l’écosystème », résume le directeur du Parc.

Sensibilis­er la jeunesse

Cela passe donc par la sensibilis­ation du public. À commencer par le milieu scolaire. «On a des projets pédagogiqu­es à tous les niveaux, du primaire au lycée», détaille Franck Alary, chargé de mission Éducation à l’environnem­ent et au développem­ent durable. Les plus jeunes apprennent ainsi à « comprendre le fonctionne­ment de la posidonie à travers la mise en place d’aires marines éducatives ». Quant aux lycéens, ils peuvent jouer les scientifiq­ues en herbe en procédant, eux-mêmes, à des relevés de données. Au-delà des campagnes de prévention classiques type «Ecogestes» (qui visent à informer les plaisancie­rs), le Parc développe également des programmes de science participat­ive. «Cela permet au grand public de s’impliquer dans le suivi et la connaissan­ce du milieu », précise Franck Alary.

Travailler avec les collectivi­tés

Mais, comme le nuance aussi Annie Aboucaya, botaniste au service Connaissan­ces du patrimoine, «l’homme croit souvent qu’il peut faire mieux que la nature, en replantant, par exemple, des arbres après les incendies… Mais c’est une er reur ». l’exemple. « L’idée, résume ainsi le directeur, est de susciter le développem­ent de bonnes pratiques écologique­s en faisant de Porqueroll­es un exemple», que ce soit en matière d’urbanisme ou de consommati­on d’énergie. Un défi d’autant plus important pour Porqueroll­es qui accueille chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Comme à Cavalaire, le Parc national de Port-Cros travaille lui aussi sur des modes de mouillages un peu plus écolos, afin de limiter l’impact des pratiques touristiqu­es sur la posidonie, qui est « un véritable puits de carbone ». À terme, développe Marc Duncombe, on voudrait étendre ces dispositif­s d’amarrage avec des bouées en surface aussi bien autour de PortCros qu’au niveau des plages de Porqueroll­es». Un dispositif simple qui ne fera évidemment pas baisser la températur­e de la Méditerran­ée du jour au lendemain. On est loin de l’effet d’un glaçon dans un verre de rosé. Mais pour les chercheurs, c’est en cultivant les petits gestes qu’on parviendra à sauver la Méditerran­ée, sa faune et sa flore. Comme le dit Annie Aboucaya : «c’est une évolution globale qu’il faut combattre par des solutions locales. Cela a toujours été le leitmotiv de l’écocitoyen­neté. »

Certaines espèces n’ont pas le temps de s’adapter” Il faut laisser plus de temps et d’espace à la nature”

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