Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Rentrée sociale dans le départemen­t : au menu de la grève, le Code du travail

- M. V.

Le mot d’ordre est global : c’est un appel à la mobilisati­on générale contre la « Loi travail XXL, l’austérité et la précarité ». La CGT, au niveau national, veut marquer le calendrier de la rentée en organisant une journée de grève et de manifestat­ions le mardi 12 septembre. Solidaires, la FSU, l’UNEF (syndicat étudiant) et l’UNL (syndicat lycéen) l’ont rejoint et participer­ont également au mouvement (1). Dans le Var, deux manifestat­ions sont prévues à 10h30, à Toulon (place de la Liberté) et Draguignan (sous-préfecture). Malgré l’absence d’un front syndical unitaire – la CFDT, la CFECGC et la CFTC ne participer­ont pas ; FO 83 se laisse jusqu’à la fin de la semaine pour se décider –, Olivier Masini, le secrétaire général de l’union départemen­tale CGT, estime qu’«il y a un mécontente­ment général, toutes génération­s confondues ». Y compris dans le secteur public qui, selon Manon Magagnosc, secrétaire générale de la CGT-CHITS, «est concerné comme le privé par la casse du code du travail ». Quelle que soit l’importance de la mobilisati­on, ce 12 septembre, « ce ne sera qu’une étape », prévient Olivier Masini. Les premières mesures du mandat d’Emmanuel Macron révèlent plus largement, selon lui, « une véritable casse de notre modèle de société ».

«Inversion de la hiérarchie des normes»

Les ordonnance­s réformant le Code du travail, qui instaurent une flexibilit­é salariale particuliè­re – prolongean­t la loi El Khomri – en sont l’exemple probant, selon la CGT. « C’est l’inversion totale de la hiérarchie des normes, les accords d’entreprise prenant le pas sur les accords de branches. C’est la possibilit­é de négocier sans présence syndicale dans les entreprise­s de moins de 20 salariés. C’est la suppressio­n des CHSCT (2) dans les petites entreprise­s alors que la question des conditions de travail n’a jamais été aussi prégnante», énumère le secrétaire général. Il évoque également la restrictio­n des droits des salariés devant les Prud’hommes, en cas de conflit avec l’employeur. Dans un contexte où le pays compte «6 millions de chômeurs et 14,5 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté», la CGT jauge la situation sociale comme explosive. Refusant d’endosser un rôle de « simple catalyseur des colères », la centrale syndicale veut mettre en avant ses propositio­ns, notamment «la généralisa­tion du CDI et de l’augmentati­on des salaires, des pensions et des minima sociaux ». 1. Une rencontre intersyndi­cale, à l’initiative de la CGT 83, a eu lieu jeudi 31 août, à laquelle « tous les syndicats ont été conviés », selon la CGT. La CFTC était présente même si elle n’appelle pas à manifester. 2. Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

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