« Marine Le Pen est-elle en position de porter le FN au pouvoir ? »

est désormais dans la tête de ses plus fidèles et, bien sûr, au-delà. Elle a fracassé l’image de sérieux qu’elle avait patiemment constituée pour rompre avec le frontisme sulfureux de son père et a réveillé le personnage qu’elle incarnait avant son lifting politique pour devenir fréquentable. Une brutalité et une vulgarité qui la renvoient à son passé et dont on se demande si elles ne la résument pas. Bref, les interrogations sur sa capacité à aller plus loin que cette élection de  sont grandes. N’est-elle pas, elle-même, ébranlée en son for intérieur ? Il est évident qu’elle s’interroge, qu’elle a conscience de son ratage total, bref de sa responsabilité propre. Du coup, elle cherche des boucs émissaires, à commencer par Florian Philippot, si proche d’elle jusqu’au naufrage dans le débat et, aujourd’hui, si loin puisque l’on dit qu’ils ne s’adressent même plus la parole. En périphérie du FN, les langues se délient plus facilement. Ainsi le maire de Béziers Robert Ménard : « Marine Le Pen est-elle en position de porter le FN au pouvoir ? » Peut-elle aussi fidéliser ces ,  millions électeurs qui ont voté pour elle ? Pas facile car elle doit à la fois redorer son blason et redonner une ligne à un parti fracturé entre les tenants d’un retour aux thèmes classiques – sécurité, identité, immigration – et ceux qui, comme Florian Philippot, défendent un projet plus large, seule voie à leurs yeux pour sortir le FN d’un nouvel enfermement et d’un repli. Le sujet ne sera sans doute pas tranché ce samedi mais il est évident que pour Marine Le Pen le plus difficile recommence.