Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ils redonnent vie au moulin de Palisson

La restaurati­on de la pièce maîtresse de l’édifice multisécul­aire d’Ollioules est un nouvel acte fort posé par les passionnés qui le réhabilite­nt depuis 20 ans. Ils espèrent moudre du blé d’ici 2020

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

Ils ont de la suite dans les idées ! Depuis une vingtaine d’années, les “archéologu­es ingénieurs amateurs” du Groupement de recherches du patrimoine ollioulais (GRPO) s’emploient avec ferveur et savoir-faire à la réhabilita­tion du moulin de Palisson, le dernier des six moulins à blé, jadis en activité sur la commune, qui a cessé de moudre en 1912. « On espère qu’il fonctionne­ra de nouveau d’ici 2020 », ambitionne René Gramondi, président de l’associatio­n, plus que confiant en l’avenir. Dernière pièce – maîtresse – en date, ajoutée au gigantesqu­e puzzle mécanique qui occupe les méninges du GRPO depuis 2005, l’immense roue horizontal­e géante à augets, des “godets“de bois qui, en se remplissan­t d’eau, actionnait autrefois l’une des deux meules du moulin, tourne de nouveau depuis juin dernier.

, m de diamètre et , m de large !

Un challenge – comme les précédents – pas évident à relever. «Ilne restait plus que l’axe central ! », s’exclame René Gramondi, qui a dessiné les plans de la nouvelle roue en la modélisant à partir d’un rayon et d’une traverse retrouvés sur place ! Une gigantesqu­e roue de 4,5 mètres de diamètre et de 0,98 mètre de largeur, dotée de 48 godets et qui a pu prendre vie grâce à la précieuse collaborat­ion nouée de longue date avec le lycée polyvalent, des métiers, Paul-Langevin à La Seyne. Sa réalisatio­n a demandé quatre ans de travail. L’ensemble, qui pèse tout de même 1,3 tonne, a été assemblé sur place dans le sous-sol du moulin, à son emplacemen­t originel. Actionnée comme au siècle dernier par l’eau du canal des arrosants, elle a tourné pour la première fois le 19 mai dernier. « C’était bien sûr un moment très émouvant », témoigne le président du GRPO, avec à ses côtés Edmond Fenouillet, le dernier propriétai­re privé du moulin, Charles Lebons, son gardien et Claude Pageze, adhérents de l’associatio­n. Tous acteurs et témoins du renouveau. Cette roue, qui peut dorénavant être actionnée à la demande, sera assurément la vedette des prochaines journées européenne­s du patrimoine les 16 et 17 septembre.

Il faut maintenant relier la roue à la meule...

Toutes les attentions se portent maintenant vers la petite cave secondaire attenante... Là, des restes de rouages métallique­s démantibul­és attendent d’être complétés. Certains d’entre eux, sur leur circonfére­nce, ont la particular­ité d’accueillir des dents en bois, « qu’il faudra refaire à partir d’une pièce que nous avons trouvée sur place », complète René Gramondi. Cela quand les rouages manquants seront copiés à l’identique, encore une fois, comme pour les dents, grâce au savoir-faire du lycée Langevin. Il restera alors à relier l’ensemble grâce à un moyeu, jusqu’à la meule (constitué d’une meule tournante sur une meule dormante) qui, à l’étage, attend elle aussi de tourner. Sa restaurati­on date de 2011. Encastrées dans leur coffrage en béton de chaux, audessus d’une potence qui permet de les sortir de leur gangue, les deux roues horizontal­es en silex, creusées de sillons, peuvent recevoir le blé qui coule d’une trémie en forme de pyramide inversée et jouer leur rôle. Vivement 2020 !

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 ?? (Photos Dominique Leriche) ?? L’immense roue à augets du moulin, d’un poids de , tonne, tourne ! Elle a été refaite à l’identique grâce au Groupement de recherches du patrimoine ollioulais, présidé par René Gramondi, ici en pleine démonstrat­ion.
(Photos Dominique Leriche) L’immense roue à augets du moulin, d’un poids de , tonne, tourne ! Elle a été refaite à l’identique grâce au Groupement de recherches du patrimoine ollioulais, présidé par René Gramondi, ici en pleine démonstrat­ion.

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