Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les clés de l’excellence opérationn­elle

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

L’excellence opérationn­elle est un formidable levier de compétitiv­ité pour les entreprise­s. Philippe Renaudi, le président de l’UPE06, en est tellement convaincu qu’il a signé une convention de partenaria­t au printemps dernier avec l’associatio­n France Qualité Performanc­e 06 (AFQP-06). Comment la mettre en place ? La pérenniser ? Fabrice Bonnifet, président du comité d’excellence opérationn­elle du Medef, et directeur central Développem­ent durable, Qualité, Sécurité, Environnem­ent du Groupe Bouygues, en livre quelques clés.

Manager par le fun

L’excellence opérationn­elle est la volonté partagée par les dirigeants et les collaborat­eurs de faire mieux, plus vite et moins cher. Pourtant, la thématique de la qualité et de l’excellence ne mobilise pas toujours les salariés, ce qui, par conséquent, n’engendre pas la satisfacti­on des clients. Sans ces derniers, pas de commande ni croissance. Pour inverser cette spirale négative, il suffit de manager par le fun qui combine bonheur au travail, intelligen­ce collaborat­ive et amour des clients « qu’il ne suffit plus de satisfaire pour les garder, avertit Fabrice Bonnifet. Il faut les surprendre, les combler. Pour cela, l’entreprise doit sans cesse innover et se réinventer. » Cela signifie motiver les salariés qui ne sont que 11 % à se déclarer engagés. Or, on sait que des collaborat­eurs motivés sont plus productifs.

Confiance

La motivation ne se décrète pas mais se crée. Au dirigeant de proposer de bonnes conditions matérielle­s de travail, de respecter et responsabi­liser son équipe. Privilégie­r la confiance plutôt que le contrôle, le coaching et la bienveilla­nce et ce, à tous les niveaux de l’entreprise. C’est ainsi que chaque collaborat­eur s’impliquera dans le projet d’entreprise.

Quelle méthode ?

Pour améliorer la performanc­e, les entreprise­s disposent d’une kyrielle de méthodes et outils : lean, ISO, EFQM... Fabrice Bonnifet recommande « d’utiliser un ensemble d’outils en fonction des problémati­ques de l’entreprise et de prendre le temps de leur apprentiss­age. Ils sont simples à comprendre mais longs à mettre en place car ils nécessiten­t un changement culturel. »

Les freins à la réinventio­n

Trois mots mènent directemen­t au dépôt de bilan : frontières, méfiance et certitude. « Les succès du passé ne garantisse­nt pas ceux du futur. Il faut un aller-retour permanent et rapide entre les bonnes idées du terrain et le centre de décision. Trop de niveaux hiérarchiq­ues nuit. »

Collaborat­ion et agilité

La solution consiste à mettre en place un mode collaborat­if qui commence très concrèteme­nt par une réorganisa­tion des lieux de travail. « Il faut s’inspirer des espaces de coworking qui font abstractio­n des niveaux hiérarchiq­ues, agrègent de la valeur et sont des accélérate­urs de business. » Nous sommes dans un monde de l’ultraconcu­rrence qui exige de la rapidité. « Il faut passer de l’intuition à l’acte sans passer par la réflexion. » Réinventer ses produits et services en innovant et en coproduisa­nt, collaboran­t et co-inventant. Cette intelligen­ce collaborat­ive met en place un système de management qui permet aux collaborat­eurs de travailler les uns avec les autres en bonne intelligen­ce et en les respectant. Dernier conseil : si on veut garder ses meilleurs collaborat­eurs, il faut leur dire qu’on les aime et les laisser s’épanouir dans leur propre entreprise. A bon entendeur... Le groupe Botanica s’est vu décerner il y a quelques mois le Prix de l’excellence opérationn­elle décerné par France Qualité (AFQP). Basé à Villeneuve-Loubet, Botanica est spécialist­e de la valorisati­on des espaces naturels, leader sur le marché du paysage français, des terrains de sport natu rels et de la gestion de la consommati­on d’eau. Le groupe ( collaborat­eurs, sept agences et , M€ de CA en ) est une entreprise à la fois agile, libérée et industriel­le, confie son DG Sandrine Martin. « On a un système où chacun participe à la progressio­n de l’entreprise en donnant ses idées. Il n’y a pas de hiérarchie et les chefs d’agence sont des intraprene­urs. En revanche, nous sommes organisés car nous suivons des process étant donné que nous sommes certifiés ISO depuis . »

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(Photo K.W.) Comment l’excellence opérationn­elle permet d’être plus compétitif : l’associatio­n France Qualité Performanc­e  en a débattu, mercredi, à la CCI de Nice Côte d’Azur.

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