R. Muselier attaque F. Hollande en justice POLITIQUE
Le président LR de la région Paca met en cause l’ancien chef de l’Etat dans la plainte contre X pour « faux et usage de faux, faux en écriture publique » qu’il dépose ce matin
Un projet de loi de finances 2017 « manifestement entaché d’insincérité » : c’est entre autre, sur cet élément relevé par la Cour des comptes dans l’audit rendu, en juin dernier, au Premier ministre Edouard Philippe, que le président de la région Paca, Renaud Muselier, porte plainte contre X pour « faux et usage de faux - faux en écriture publique ». « La Cour des comptes a identifié une situation où les pouvoirs publics compétents ont volontairement établi un budget insincère, en omettant d’y inscrire des dépenses qu’ils connaissaient et en y inscrivant des recettes surévaluées », peut-on ainsi lire dans la plainte qui sera déposée, ce matin, auprès des services du procureur de la République de Marseille. Si elle devait être instruite – « il y a entre 50 et 80 % qu’elle le soit selon mes conseils », assure Renaud Muselier –, cette procédure pourrait bien engager la responsabilité pénale de l’ancien Président François Hollande, mais aussi le Premier ministre Manuel Vals ainsi que l’ancien ministre de l’Économie, Michel Sapin, et Christian Eckert, secrétaire d’Etat au Budget, tous les quatre étant nommément visés.
« On ne triche pas en toute impunité »
« Les trois éléments qui caractérisent une infraction pénale sont réunies, poursuit Renaud Muselier. L’un est matériel (il s’agit de plusieurs milliards d’euros de dépenses sous évaluées), le deuxième est intentionnel tel que relevé par la Cour des comptes ; le troisième enfin est légal puisque la Cour des comptes dénonce des “biais de constructions”»... « Mon intention n’est pas que François Hollande aille en prison, se défend Renaud Muselier. Mais je veux leur rappeler les règles : on ne triche pas en toute impunité dans ce pays. Car avec ce budget, on a menti aux parlementaires, aux Français, à l’Europe...» Rappeler aussi, en somme, que tricher avec l’argent public coûte aux collectivités locales : « Les dotations de l’Etat ont baissé de 250 millions entre 2014 et 2017. Avec Macron, ce sont déjà entre 50 et 80 millions... L’impact de cette “tricherie” se fait immédiatement ressentir dans notre engagement auprès des collectivités, des lycéens, etc. Je veux bien construire un budget et être tenu pénalement responsable mais je n’ai pas à payer les fraudes de gouvernants qui n’étaient même pas candidats à leur succession », conclut, vénère, Renaud Muselier. Si la plainte, déposée ce matin, venait à être classée sans suite, Renaud Muselier en déposera une seconde avec constitution de partie civile. Initiative qui, cette fois, comme l’ont souligné dans leur sujet, hier, nos confrères du Journal du dimanche, entraînerait immédiatement la désignation d’un juge d’instruction.