Elle peint une immense fresque à La Seyne... et puis s’en va
Rita Wainer, une talentueuse street-artiste brésilienne accueillie par L’Impasse, a réalisé en trois jours une oeuvre monumentale sur le mur de La Forge, place Perrin
Rita Wainer et La Seyne, c’est d’ores et déjà une belle histoire. Cette jeune et talentueuse artiste brésilienne vient de réaliser une oeuvre monumentale sur la façade de La Forge, place Perrin, dans le centre ancien. C’est un heureux concours de circonstances qui l’a conduite ici : d’abord grâce à un partenariat, précieux, entre Air France et le ministère de la Culture du Brésil, qui lui permet de voyager gratuitement pour promouvoir l’art de son pays natal ; puis par une rencontre avec l’équipe du café-concert L’Impasse, qui l’a accueillie la semaine dernière en résidence avec d’autres artistes et son producteur, Pagu, lui-même membre du collectif de Kobra, un street-artiste mondialement connu pour les gigantesques fresques colorées qu’il a peintes dans les métropoles du monde entier. Voilà pour situer, rapidement, le personnage, son univers et une notoriété grandissante.
Ici, Rita Wainer a « senti une émotion »
La première fois que Rita est venue à La Seyne, c’était il y a deux ans. Un peu par hasard, en fait. Au gré de ses pérégrinations… Elle a arpenté les rues du centre ancien, fait des rencontres (L’Impasse…), s’est imprégnée de l’histoire des lieux. Et s’y est visiblement plu. «J’ai senti une émotion, confie-telle. Il y a la mer déjà, comme à Rio. Cette mer qui relie les hommes.» Puis elle est repartie, oeuvrer ailleurs, à Paris, au Brésil. Et, réseaux sociaux aidant, il y a quelques semaines la nouvelle s’est vite répandue : Rita Wainer était de nouveau dans les parages. C’est alors que des amis seynois ont décidé de “l’intercepter” tandis qu’elle devait se rendre à Marseille. La suite est allée très vite. Avec son accord, celui de la municipalité et des propriétaires du mur qui allait lui servir de support, Rita s’est mise au travail. Perchée sur un échafaudage ou une nacelle, elle aura mis trois petits jours (averses comprises) à peindre cette femme à la beauté envoûtante, habillée en marin et entourée de symboles tout seynois, et à l’air triste. « Saudade », nous dit-elle… C’est, en portugais, le sentiment qui guide actuellement son oeuvre, explique la Brésilienne. Un sentiment qu’on pourrait traduire en français par « vague à l’âme », « manque », « nostalgie »… Et sous le portrait, ces mots : « Je pense à toi ». Mardi soir, à la veille de son départ, la Ville avait organisé une petite cérémonie pour inaugurer le « tableau », au cours de laquelle l’artiste a pris la parole : « Je pense que j’ai laissé un peu de moi ici et que j’emmène un peu de vous avec moi. Merci pour votre superbe accueil et j’espère que ce que j’ai fait servira d’exemple, pour qu’il y ait plus d’art dans la rue. »