Pour eux, les jeux de rôle c’est du sérieux
Ce week-end, l’association Jeux de Rune organise sa 5e convention de jeux de rôle à Au programme : sauver des princesses, conquérir des planètes hostiles ou trouver l’assassin
Le terrain de jeu est aussi vaste que l’imaginaire des participants. Les protagonistes portent des armures médiévales, dégainent des sabres laser ou évoluent en pleine préhistoire. Et l’objectif consiste à organiser l’évasion d’une prison fasciste, à trouver le trésor abandonné par un pirate caribéen ou à sauver un vaisseau spatial en perdition. En clair, tout est permis à une table de jeu de rôle… à condition de débrider son imagination et de respecter le scénario rédigé par le maître du jeu. Durant tout le week-end, quelques dizaines de passionnés se donnent rendez-vous à La Valette pour la cinquième convention de l’association Rune. Elle compte une quarantaine d’aficionados sur l’agglomération toulonnaise et espère attirer quelque cent cinquante participants, venus de Montpellier, Aix ou Nice. L’occasion pour Frédérique Pichard et Armand Couvri, les organisateurs de l’événement, de partager leur passion et de démystifier un univers qui reste mystérieux.
Comment se passe une partie de jeu de rôle ?
« Ça se passe sur table avec des dés, des personnages, du papier, des crayons, éventuellement une carte de l’endroit où se déroule l’aventure. Il y a un maître du jeu et quatre à six joueurs », explique Frédérique Pichard. « Toutes les parties commencent avec le meneur de jeu qui donne un but. Ça peut être relativement
La Valette.
simple ou assez tortueux, mais il y a toujours un but, complète Armand Couvri. Le scénario se termine lorsque ce but est atteint ou que plus aucun des personnages n’est en mesure de l’atteindre. »
Qu’est-ce que ça apporte aux «rôlistes»?
« Ce qui me plaît, c’est l’imaginaire que ça sous-tend, sourit Armand Couvri. C’est un peu une forme d’improvisation théâtrale. » « On peut se projeter dans un univers et écrire sa propre histoire. C’est un bon moyen de s’évader du quotidien », précise Frédérique Pichard en insistant sur le côté « convivial et coopératif ». « Certains viennent participer à une belle histoire et interpréter un personnage. D’autre vont être contents d’avoir résolu une énigme, mais un des buts principaux est de ressentir des émotions. On va avoir peur ou tomber amoureux. À la fin, on est rempli de ces émotions partagées autour de la table. »
Qui retrouve-t-on à une table de jeu de rôle ?
« On retrouve toutes les tranches de la société, aussi bien au niveau des âges, des milieux professionnels ou économiques. Ils sont tous animés par l’envie de partager une aventure et chaque année quelques curieux profitent de notre convention pour découvrir cet univers», assure Armand Couvri. « Le jeu de rôle a eu une mauvaise réputation à un certain moment, mais c’est de moins en moins le cas. Il a trouvé ses lettres de noblesse en partie grâce à ses vertus », constate Frédérique Pichard.
Quelles sont les vertus de la discipline ?
« Le jeu de rôle permet d’abord de solliciter l’imaginaire. Jouer oblige aussi à puiser dans ses ressources, explique Frédérique Pichard. Ça aide par exemple les timides à prendre la parole en public, sans avoir peur du regard de l’autre, puisqu’ils jouent un personnage. Ça aide aussi les enfants à respecter les consignes, car il faut écouter ce que dit le maître du jeu. »
Combien de temps faut-il prévoir ?
« Dans le cadre de la convention, les parties de demain et samedi vont durer entre cinq à six heures. Samedi, la partie va durer quatre heures et samedi soir, le défi onirique, une multitable multi-univers verra s’enchaîner quatre parties d’une heure et quart », annonce Armand Couvri.
Que faut-il prévoir pour participer ?
« Il y aura des parties d’initiation pour les enfants et les adultes qui débutent, promet Armand Couvri. D’autres tables sont réservées à des gens qui ont de l’expérience. Il faut simplement venir avec son imaginaire. » Inscriptions sur le site de l’association (https ://jeuxderune.wordpress.com) ou sur place, Centre aéré Jean-Gravand, 1 970 route de Tourris, La Valette. Demain à partir de 17 h 30, samedi de 10 heures à 2 h 30 et dimanche de 9 h 30 à 17 heures. 5 euros