Septième garde à vue pour Cédric Herrou
La septième en treize mois. Ce mardi vers 9 h, Cédric Herrou, figure emblématique de l’aide aux migrants dans la vallée de la Roya, a été placé en garde à vue à la suite d’une convocation en gendarmerie de Breilsur-Roya. Transféré dans les locaux de la brigade mobile de recherche de la PAF à la caserne Auvare de Nice, il a été entendu après qu’une plainte a été déposée contre lui pour « violences aggravées et séquestration ». Lors de son audition, il a d’ailleurs été confronté au fameux plaignant, Wassan, un Éthiopien d’une vingtaine d’années, actuellement détenu à la maison d’arrêt de Nice. Un passeur que Cédric Herrou avait lui-même dénoncé aux autorités, en juillet, pour avoir approché des demandeurs d’asile venus chercher secours jusqu’à son domicile. L’agriculteur s’était d’ailleurs porté partie civile dans ce dossier.
« Il n’en peut plus »
« Il aurait pu être entendu en audition libre sans être mis en garde à vue. Le parquet manque de bon sens et on peut constater une disproportion de traitement à l’égard de Cédric Herrou. Il n’en peut plus de ces gardes à vue » ,a réagi Me Zia Oloumi, son avocat. Dans un communiqué de Roya Citoyenne et de la Ligue des droits de l’homme Paca, les associations dénoncent un « piège grossier (...) un harcèlement judiciaire et policier ». Le principal concerné, Cédric Herrou, évoque quant à lui « un acharnement et des pressions politiques ». Une perquisition a par ailleurs été menée à son domicile à la recherche d’éventuelles armes. En vain. Sa garde à vue a été levée, hier à 15 h 30. Le parquet va désormais analyser le dossier complet afin de déterminer les éventuelles suites judiciaires, où un deuxième individu, un Soudanais d’une vingtaine d’années pour lequel une demande d’asile est en cours, a aussi été placé en garde à vue. « Certains faits avancés par le plaignant s’avèrent exacts mais pas les plus graves. Il n’a pas été attaché, ni frappé, ni torturé, avance le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, précisant qu’il y aura deux appréciations dans ce dossier. Est-ce que les actes étaient légitimes et constitutifs d’une infraction ? Si non, est-ce que cette dénonciation était basée sur de la mauvaise foi ? »