Il fait tout !
La preuve est faite chaque jour que l’on pourrait faire l’économie d’un gouvernement. Car le Président, qui semblait déjà se passer d’un Premier ministre perdant ses derniers cheveux à force de manger son chapeau, agit comme s’il détenait tous les portefeuilles. Un jour, il est le chef des Armées et pousse à la démission l’intouchable chef d’état-major. Un autre jour, ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, il oublie d’emmener Jean-Yves Le Drian, titulaire officiel de ce double poste, lorsqu’il fait la tournée des pays de l’Est. Un jour, pédagogue de la démocratie, il s’en va faire en solo le jolicoeur sur l’Acropole. Un autre jour, il s’arroge le ministère des Transports pour freiner les conforts des cheminots. Un jour, ministre du Travail, il encourage les acteurs sociaux à renouer avec les manifestations et les grèves. Passionné d’Education nationale, il ne laisse à personne le soin d’annoncer la limitation à douze élèves de certaines classes. Un autre jour, il revêt le ciré du ministre des Outre-mer et fonce – mais avec une semaine de retard – afin de consoler les sinistrés de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Mais avant de partir, sans doute avait-il retrouvé son ancien bureau de Bercy pour augmenter la CSG, rançonner les assurances-vie et mitonner un ISF immobilier qui va enfin rattraper les odieux capitalistes propriétaires d’un deux-pièces-cuisine.