Pourquoi dit-on que les pierres du clocher paroissial “ont une âme” ?
Implantée au lieu-dit “Les aires du moulin”, point culminant du village, l’église Notre-Dame de l’Assomption a succédé à celle qui occupait, jadis, l’emplacement de l’hôtel de ville. Ouverte au culte en , cette première église du Beausset avait ellemême remplacé la chapelle NotreDame des Cabanes, bâtie au IXe. Mais dans la nuit du au décembre , elle finit par s’écrouler. Et pour cause, l’édifice avait été fragilisé, à la fois par des infiltrations d’eau, par le creusement autour de ses fondations pour extraire du salpêtre (pour la poudre à canon) et par un incendie, provoqué un soir d’hiver par des captifs anglais du siège de
Toulon qui y étaient internés et avaient allumé un feu pour se réchauffer. Seul fut épargné le clocher, construit avec des pierres prélevées aux ruines du Beausset Vieux. Pendant plus d’un siècle, ledit clocher resta seul, tel un beffroi pathétique, aux côtés des vestiges de la nef écroulée. Il était encore là le octobre lorsque fut inauguré l’hôtel de ville et resta en place jusqu’au début . Entretemps, les offices religieux avaient lieu dans les murs de la chapelle Saint-Sébastien (actuelle Maison des arts). Reste que, le avril , quand l’église Notre-Dame de l’Assomption (celle d’aujourd’hui) fut livrée au culte, elle était dépourvue... de clocher.
Cette situation perdura jusqu’au premier trimestre , quand les finances locales permirent de lui adjoindre, enfin, son clocher. Et pour le coup, celui-ci fut érigé avec les pierres provenant de la démolition de son prédécesseur. Voici donc comment les vieilles pierres du Beausset Vieux, «ces pierres qui ont une âme » ,diraun fidèle, ont permis l’édification successive des deux clochers paroissiaux : celui de la première époque, établi au coeur du village, et celui de l’église actuelle érigé ans plus tard aux “Aires du moulin”... avec ces mêmes pierres du Beausset Vieux.