Les dernières cabines téléphoniques raccrochent
Les derniers téléphones publics auront totalement disparu à la fin de l’année. Une quinzaine de cabines subsistent dans le département. À Toulon comme dans l’arrière-pays.
Des cabines téléphoniques ? Oui, je sais ce que c’est, mais je n’en ai jamais utilisée ! » Mathieu, âgé de 20 ans, n’a jamais fait grincer les portes de l’une de ces guérites vitrées. Le jeune homme n’a encore moins vu défiler les « unités » d’une Télécarte (dont la production a cessé en 2014). Il ne s’est même pas rendu compte que les cabines avaient déjà disparu près de chez lui à La Crau. Mathieu n’a pas connu la vie sans téléphone portable. Au 31 décembre 2017, l’avènement du mobile et des usages induits auront définitivement eu raison des 5 093 derniers « publiphones » en France. Cette disparition est programmée depuis que la société Orange (anciennement France Telecom) a été libérée, en 2015, de son obligation de maintenir et d’entretenir un parc de cabines téléphoniques (lire par ailleurs).
Un usage devenu quasi nul
Dans le Var, il reste seize cabines téléphoniques (1), selon l’opérateur historique (contre 197 il y a encore un an). Et seulement deux dans les Alpes-Maritimes. « Depuis dix ans en France, le trafic décroît de 40 % par an, justifie Valérie Perotti, responsable de la communication externe du groupe Orange dans nos départements. Désormais, l’utilisation moyenne est inférieure à une minute par jour et par cabine. » La plupart de ces appels sont émis vers des numéros gratuits ou vers des pays étrangers, précise la porte-parole, citant des chiffres nationaux. À Toulon, la dernière cabine téléphonique, située dans un quartier excentré (Rodeilhac), est hors service depuis une date indéterminée. Son combiné a été arraché. À Signes, dans l’ouest-Var, où il reste également encore une cabine, on tourne la page sans nostalgie : « Ça rejoint le Minitel... », commente un conseiller du maire.
Recyclage ou reconversion
Même son de cloche au village de La Bastide dans le haut Var : la dépose de la cabine téléphonique, cet été, « n’a pas fait de vague », assure le maire Claude Marin, bien plus préoccupé par la couverture du réseau de téléphonie mobile. De toute façon, « elle ne fonctionnait déjà plus ». Les cabines enlevées sont détruites, les matériaux sont recyclés. À moins qu’une alternative soit trouvée localement, comme sur l’île du Levant (Hyères), où, selon un habitant, ces vestiges d’une époque révolue doivent être reconvertis en mini-bibliothèques. 1. Selon Orange, elles sont situées sur les territoires de Cavalaire, Ginasservis, Hyères, Pourcieux, Riboux, Signes, Six-Fours,Toulon et Vérignon.