Me Francis Szpiner, avocat de Bouvier: «Les dés étaient pipés»
Contacté par Nice-Matin, l’avocat d’Yves Bouvier évoque une «forfaiture». Selon Me Francis Szpiner, « le directeur des services judiciaires, mais aussi M. Rybolovlev, le procureur général et les responsables policiers se sont ligués pour donner artificiellement une compétence à Monaco et essayer d’obtenir une escroquerie au jugement, c’est-à-dire une décision qui n’a rien à voir avec la réalité ». Me Francis Szpiner rappelle que dès le début de l’affaire, il s’était indigné du traitement « anormal » de ce dossier. « M. Rybolovlev a privatisé la justice monégasque. » Me Szpiner interpelle la Garde des Sceaux française, Nicole Belloubet, et l’enjoint de regarder « dans quelles conditions l’ancien procureur général JeanPierre Dreno (NDLR : français) a géré ses affaires. Tout comme je demande au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, de déclencher une enquête de l’Inspection générale de la police nationale sur l’attitude des policiers français en poste à Monaco qui ont trempé dans ce dossier, et pas qu’à Monaco. La police monégasque est tellement serviable qu’elle met en rapport Mme Bersheda avec des policiers (NDLR : la Brigade de répression du banditisme à Paris selon Le Monde) en charge d’une autre affaire concernant M. Bouvier. Le secret de l’instruction a été allégrement violé. » Sur le départ de Philippe Narmino, Me Szpiner, qui avait appelé le prince Albert II à prendre ses responsabilités, se félicite : « Je vois qu’il l’a fait vite et bien. Les dés étaient pipés. La Principauté est sur la bonne voie. M. Narmino, spontanément sans doute, a fait valoir ses droits à la retraite. J’imagine qu’il y a été fortement encouragé. J’espère que le nouveau directeur des services judiciaires remettra de l’ordre dans la maison. »