Laboratoire Merck: « Les symptômes vont s’estomper »

« Nous, on ne parle pas d’effets secondaires, mais de symptômes signalés par les patients, souligne-t-on, au service communication du laboratoire Merck, avec un art consommé de l’euphémisme. Il faudra voir s’il y a lieu d’établir un lien avec un trouble thyroïdien, mais pour beaucoup de patients, ces symptômes existaient déjà avec l’ancienne formule, au début du traitement. Ceux-là sont transitoires, et vont s’estomper avec le temps ». Combien de temps ? « À minima, six à huit semaines, avant bilan sanguin. C’est au médecin de décider si le dosage doit être réduit ou augmenté, mais il ne faut surtout pas arrêter le traitement ! En tout cas, les symptômes ne représentent aucun danger pour la santé ».

« Pas question de revenir à l’ancienne formule »

Peut-être… Mais en attendant, les patients doivent prendre leur mal… en patience ! Et puis pourquoi changer de formule, si c’est pour retrouver des maux initiaux ? Montré du doigt pour le Levothyrox, le laboratoire Merck désigne l’autorité publique : « En 2012, les autorités de santé ont demandé à tous les laboratoires commercialisant la Levothyroxine de revoir leur formule, afin de stabiliser son effet actif et d’obtenir un meilleur équilibre thérapeutique à long terme ». Une exigence qui touche d’abord la France, mais qui devrait s’étendre à l’Europe. Plutôt que d’opter pour une stratégique « rupture de stock », Merck a donc remplacé les excipients du Levothyrox. Avec la controverse que l’on sait. Pourquoi ne pas en avoir avisé les usagers ? « On a considéré que pour trois millions de patients en France, les médecins et pharmaciens étaient les mieux à même de les accompagner, et de communiquer sur ce changement, estimet-on encore à Merck. Mais il ne faut pas oublier que la nouvelle formule du Levothyrox, malgré les symptômes transitoires, est meilleure. Et il n’est pas question de revenir à l’ancienne ». Dans l’immédiat, pas sûr que cela soulage les usagers concernés…