JOURNÉE, STADE FRANÇAIS - TOULON, À H AU STADE JEAN BOUIN) « Ils ne sont jamais morts ! »
Après plus de dix saisons passées au Stade Français, Hugo Bonneval revient croiser le fer avec ses anciens coéquipiers. Ce n’est pas lui qui risque de les prendre de haut...
Cet après-midi, au moment de pénétrer sur la pelouse de JeanBouin, Hugo Bonneval aura le « bati bati » comme on dit en Provence. Comment pourrait-il en être autrement pour un jeune homme qui a tout appris du rugby au Stade Français et dont la famille et les amis sont encore tous à Paris. Hugo le reconnaît volontiers : « Je l’avoue. Quand le calendrier est sorti j’ai tout de suite regardé la date de ce match. C’est normal. Cela fait partie de la carrière d’un rugbyman. C’est comme ça. Je suis parti mais j’ai toujours mes amis là-bas avec qui j’ai joué pendant plus de dix ans... »
Encore « une guerre de tranchées »
Dix années de partage ponctuées de quelques déceptions, bien sûr, mais aussi de grands bonheurs et d’un titre de champion de France en 2015, cela ne peut s’effacer d’un trait de plume : « Bien évidemment, on s’appelle régulièrement mais on ne l’a pas fait davantage cette semaine que les autres. » précise l’arrière international. Dans l’absolu, il aurait bien aimé partager ses émotions avec son pote Raphaël Lakafia, lui aussi récent transfuge du stade Français. Las, Lakafia, qui espérait être de ce voyage si particulier, a dû renoncer, insuffisamment remis de sa blessure au dos. Bonneval aura une pensée pour lui : «C’est surtout regrettable pour lui parce qu’il en bave depuis le match amical contre Clermont. J’espère qu’il va vite retrouver la plénitude de ses moyens pour pouvoir rejouer. » Cette précision faite, l’arrière international s’est préparé à vivre une rencontre très intense : « Cela va être un match très engagé. Nous avons pris quarante points à Montpellier, eux aussi ont besoin de la victoire. Les deux équipes ont besoin de se rassurer car c’est un championnat très relevé et très serré. On voulait bien faire à Montpellier et on a tenu seulement 60 minutes. On a mis l’accent sur beaucoup de choses cette semaine et on va voir si on valide cela dimanche (aujourd’hui, Ndlr). Tous les week-ends c’est une guerre de tranchées. On se doit de retrouver une bonne dynamique. Un club comme Toulon doit faire de meilleures performances à l’extérieur. » Bien que dominé physiquement à Montpellier, le RCT se présentera en pleine forme, Hugo le confirme : « On a bossé très dur cet été le physique. On est prêt de ce point de vue-là. » Mais il devra aussi sérieusement hausser le ton au niveau technico-tactique pour se rapprocher de son objectif face à une équipe elle aussi bouleversée à l’intersaison et déjà sous pression : «Au Stade Français, c’est un peu comme ici, précise Hugo qui garde un regard bienveillant et averti sur le son club d’origine. Il y a un nouveau staff, de nouveaux joueurs, un gros turnover s’est fait. Mais je connais bien ce club. On a toujours l’impression que ça ne va pas. Mais ils ne sont jamais morts. Mathieu Bastareaud l’a répété dernièrement. Plusieurs fois déjà, les Toulonnais sont venus à Paris pour gagner les années précédentes, et ils n’ont jamais réussi à ramener la victoire. On sait très bien que ça va être très compliqué. » Dixit le seul Toulonnais habitué à sortir vainqueur de Jean Bouin.