Ce jeune violoniste toulonnais est Briant !
À 16 ans, Thomas Briant a déjà reçu plusieurs prix et il est l’élève du conservatoire le plus prometteur de la région Paca dans sa discipline. Un parcours déjà époustouflant
Retenez bien son nom : il sera sûrement inscrit un jour en grosses lettres sur la devanture d’une grande salle de concert. Plusieurs violonistes professionnels, qui l’ont rencontré, en font déjà le pari. Né Briant, Thomas était déjà prédestiné par son patronyme à sortir du lot. L’héritage d’une oreille absolue – il entend absolument tous les sons, un don qu’il tient de sa mère – lui a tracé la route. À 16 ans, il est l’élève du conservatoire de TPM le plus prometteur dans sa discipline. Cet as de l’archet a décroché cette année son diplôme d’études musicales, le degré le plus élevé du Conservatoire de région, avec la meilleure note de la région Paca (17/20). Il prépare désormais le concours à l’entrée du Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) de Paris, la voie royale pour devenir professionnel. Un avenir presque déjà écrit. Si ce n’est que Thomas travaille d’arrache-pied pour en imprimer chaque lettre.
Cours par correspondance
« Je joue entre 4 et 5 heures par jour, en plus des cours au Conservatoire – entre 3 heures et 3 heures et demie par semaine pour le violon et la musique de chambre. Je participe aussi aux sessions de l’orchestre du conservatoire et aux Masters class. C’est beaucoup de travail », explique-t-il. Une passion dévorant son emploi du temps, à tel point que l’année dernière, Thomas a quitté le collège de Bon accueil pour suivre une seconde TMD (Technique de la musique et de la danse) par correspondance. « Cette année, je suis inscrit en première en candidat libre, et j’irai en cours au lycée Costebelle d’Hyères pour suivre l’anglais et la philo », explique-t-il. Sa famille le soutient, même si sa mère, Anne-Sophie Bidaut, s’inquiétait de cette « prise de risques ». « J’ai hésité, dit-elle, soucieuse de son équilibre. Mais Thomas a rencontré
de grands violonistes, comme Marie-Annick Nicolas, qui est l’une des plus grandes au monde, et qui lui a dit qu’elle n’avait aucun doute sur son avenir dans le métier. Ca m’a rassurée ».
« Le violon, un instrument proche de la voix »
La fougue de l’adolescence, Thomas la vit surtout à travers sa musique. Jeune homme calme – au look plutôt classique – il aime l’art en général, le cinéma en particulier, et les voyages. Ses concerts l’ont déjà emmené à Venise et à Moscou. Il se nourrit de concertos de
Chostakovitch et Brahms, cite aussi Stravinsky et Ravel. « J’écoute aussi de l’électro et j’ai une vie sociale », précise-t-il en souriant. Un jeune presque comme les autres... sauf que Thomas poursuit un parcours hors normes. Bercé par les notes d’une famille de musiciens – sa mère joue du piano, sa soeur aînée a pratiqué le violon – Thomas a été éveillé à l’instrument à cordes dès l’âge de trois ans. « À cinq ans, ma soeur Camille m’a inscrit au Conservatoire, ma mère n’était même pas au courant ! », raconte-t-il. « J’ai failli le retirer, se souvient Anne-Sophie Bidaut, la maman de Thomas. Il n’accrochait pas du tout avec le professeur et passait son temps à regarder le plafond. Il restait collé à la vitre du cours d’à côté, alors il a demandé à changer de professeur.» C’est le déclic. « Le violon est un instrument très proche de la voix. On arrive à ressentir chaque âme. C’est un son chaleureux », explique Thomas, citant les trois sonates et les trois partitates de Jean-Sébastien Bach comme « les plus belles oeuvres écrites pour violon ». À cinq ans, il joue déjà du Bartok. Le solfège devient sa langue maternelle. «Il entend une dictée à 4 voix et cinq accords et il est capable, en cinq secondes, de tout réécrire», affirme sa mère. En avance, il saute sans surprise quelques classes au Conservatoire. À 7 ans, il commence les concours. « Le premier, c’était à Cannes, au concours Vatelot. Je me suis pris les pieds dans les fils avant de monter sur scène. Je n’avais jamais joué devant un public. Les lumières, je n’avais pas l’habitude. Et quand j’ai commencé à jouer, c’était le bonheur », raconte Thomas.
« C’est ce que je veux faire comme métier »
Depuis, il enchaîne avec une aisance déconcertante. Et toujours, un travail acharné. «Il sort du lot, bien sûr, mais il se donne surtout les moyens de réaliser son rêve», commente son professeur de violon, Elodie Fargeot. Second déclic, il y a quatre ans, lors d’un concert d’Anne Sophie Mutter, une diva allemande. « J’ai eu envie d’approfondir mes recherches sur le son. Je me suis dit que violoniste, c’est ce que je voulais faire comme métier », dit Thomas. Son palmarès est déjà bien rempli : il a notamment remporté trois fois le Premier prix du concours Vatelot, – la dernière avec les félicitations du jury – et brillé au concours international Flame l’année dernière. L’école de Paris lui tend les bras. S’il réussit le concours du premier coup, en février, Thomas sera probablement l’un des plus jeunes à y préparer une licence.