Aux sénatoriales, «En marche!» marque le pas
La droite sort renforcée du scrutin, avec une « progression inespérée ». Le PS et le PCF limitent les dégâts. « La République en marche », qui comptait doubler son nombre de sièges, en perd
Décidément, hier était le jour des élections à surprises. Alors que les législatives ont provoqué un « séisme électoral » en Allemagne (lire plus loin) ,en France, les sénatoriales ont elles aussi défié les pronostics. Car au final, c’est la majorité de droite qui sort renforcée du scrutin d’hier au Palais du Luxembourg, tandis que La République en marche (LREM) d’Emmanuel Macron a en revanche subi un sérieux revers, très loin de ses objectifs initiaux. Le Parti socialiste lui, a plutôt bien résisté après ses cuisantes défaites à la présidentielle et aux législatives de juin, et le PCF, qui semblait menacé, est en mesure de conserver son groupe à la Haute assemblée.
« Progression inespérée » à droite
A l’issue d’un scrutin marqué par un fort renouvellement, 97 nouveaux élus sur les 171 renouvelables devraient faire leur entrée début octobre au Palais du Luxembourg. Principaux bénéficiaires du scrutin, Les Républicains comptent désormais 159 sénateurs, soit 17 de plus que dans le Sénat sortant, selon des sources concordantes. C’est «une progression inespérée, vraiment une bonne nouvelle», s’est réjoui Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains, alors que les résultats n’étaient pas définitifs. L’UDI en compte 50 (+8) et 4 non inscrits portent la majorité sénatoriale à 213 élus de la droite et du centre. LREM perd deux sièges, avec 27 élus. Les socialistes limitent les dégâts et reviendront à 79 au Sénat (-7). Avec 12 élus, les communistes perdent 6 sièges et les radicaux du RDSE en perdent 4 avec 12 élus également. Les écologistes n’ont plus que 4 élus. Forte déception en revanche du côté de La République en marche, qui n’a pas réussi à s’imposer au Sénat. « Nous allons travailler à construire des majorités d’idées en rassemblant le plus possible de sénateurs autour des réformes que nous portons pour transformer notre pays», a réagi le parti du président. Si Emmanuel Macron s’est gardé de commenter les résultats, son entourage a jugé que le résultat était «sans surprise » et «la conséquence arithmétique des élections de 2014 et 2015». « Peut-être que la barre avait été fixée trop haut », a déploré un macroniste dans une critique voilée du président du groupe LREM au Sénat, François Patriat.
Soulagement au PS
Au PS, l’heure est au soulagement. «Ce soir, le PS est au Sénat la première force d’opposition de gauche», s’est félicité le député Luc Carvounas pour qui le scrutin marque aussi «le retour du clivage gauche-droite». «Déjà au moins 10 sénateurs élus/réélus: face à #Macron, nous continuerons d’être la voix du peuple au @Senat» ont tweeté de leur côté les élus communistes. Réélu à Paris, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent tablait sur «11à13» élus à l’arrivée. Le FN, lui, ne remporte aucun nouveau siège mais enregistre une «vraie augmentation en voix», a analysé sa présidente, Marine Le Pen.