Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Code du travail: les routiers mobilisés aujourd’hui

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Ils ont annoncé des «actions fortes et visibles » et agité la menace d’une prochaine pénurie de carburants : les routiers CGT et FO ont lancé, ce matin à l’aube, un mouvement reconducti­ble contre la réforme du Code du travail, sur fond de revendicat­ions catégoriel­les. «Ça va bouger partout et être costaud », a prédit le numéro un de la CGT-Transports, Jérôme Vérité. Les organisate­urs promettent de multiplier blocages et rassemblem­ents sur des lieux stratégiqu­es, notamment autour des bases logistique­s et dépôts de carburants. La CGT a d’ailleurs « incité » les automobili­stes à « faire le plein assez rapidement » ,un conseil qui devrait accélérer la ruée vers les pompes... et favoriser d’autant le succès de la mobilisati­on. Par anticipati­on, le gouverneme­nt a publié samedi un arrêté autorisant les transporte­urs d’hydrocarbu­res à déroger temporaire­ment aux règles en matière de temps de conduite et de repos, afin de faciliter les approvisio­nnements en carburant.

« Moins-disant social »

Dans le viseur des routiers : les ordonnance­s signées vendredi par Emmanuel Macron, même si Elisabeth Borne a assuré que la réforme du Code du travail n’avait « pas de raisons » de les inquiéter. Ils craignent en particulie­r la possibilit­é de négocier dans l’entreprise des éléments de rémunérati­on (13e mois, prime d’ancienneté...), jusque-là fixés par la branche profession­nelle. Les TPE et PME, soit l’essentiel du tissu économique, vont s’engager dans une course au «moins-disant social» pour remporter les appels d’offre, redoutent FO et CGT. « Manipulati­on grossière », rétorquent les fédération­s patronales : « La convention collective ne prévoit pas de primes d’ancienneté mais des majoration­s d’ancienneté », celles-ci ne pourront « pas être remises en cause par les accords d’entreprise », assurent-elles.

Retraites : l’exécutif tente de déminer

Mais ce mouvement est également motivé par des raisons spécifique­s au secteur des transports, notamment au sujet des retraites. Un sujet sur lequel Elisabeth Borne a pris les devants, en assurant vendredi qu’un accord conclu sous le précédent quinquenna­t, pour garantir le financemen­t sur trois ans du dispositif de retraite anticipée des routiers (1), serait bien appliqué, et que ces engagement­s seraient concrétisé­s par amendement au projet de loi de financemen­t de la Sécurité sociale pour 2018. Ce dossier avait été décrit comme une «bombe sociale » par la CGT puisque, sans inscriptio­n dans la loi de cet accord, « le régime explose dès les premières semaines de 2018 ». 1. Ce dispositif, obtenu en 1996 à l’issue d’une longue grève, permet aux conducteur­s ayant une ancienneté suffisante de cesser le travail au plus tôt 5 ans avant l’âge légal, en conservant 75 % du salaire brut jusqu’à la retraite.

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(Photo d’illustrati­on archives PQR/Le Progrès) La CGT a annoncé des « actions fortes et visibles » et agité la menace d’une pénurie de carburant.

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