Tuisova en sauveur
Bonneval , le bon cheval Steyn bon pied, bon oeil
Un match à six points, c’est suffisamment rare pour le souligner. Qui dit mieux, et qui l’aurait cru ? Il restait deux petites minutes de jeu et Toulon, un peu comme face à Clermont, allait échouer dans sa quête d’un premier succès à l’extérieur. C’était sans compter sur ce dénouement incroyable et sur la rage de vaincre de l’Argentin Facundo Isa. Plein d’envie et à l’arraché, le troisième ligne des Pumas inscrivait le troisième essai du RCT offrant ainsi un inattendu bonus offensif. Les Parisiens, qui avaient entrevu la victoire, pouvaient se montrer abattus. Malgré ce scénario catastrophe, les joueurs du Stade Français grappillent un point de bonus défensif qui, sans les consoler, pourrait malgré tout être précieux à l’heure du décompte final. Le néo-Toulonnais avait avoué avoir coché la date de cette rencontre face à ses anciens coéquipiers du Stade Français. Hugo Bonneval n’est pas passé à côté de ce rendez-vous. L’arrière, qu’on avait déjà vu à son avantage contre Pau lors de l’ouverture du championnat ou encore face aux Toulousains, s’est montré encore très sûr hier après-midi sous les chandelles. Même s’il n’est pas très rapide, il n’hésite pas à relancer quelques ballons en prenant les trous ou en se les créant. Très remonté au soir de la défaite à Montpellier, l’ancien Parisien a servi de relais sur les deux essais de Tuisova (4 essais depuis le début de la saison) tout en se montrant vigilant en défense. Quand à dix minutes de la fin, il a passé un drop des quarante mètres, l’ouvreur Morné Steyn a certainement cru qu’il venait d’offrir la victoire à ses partenaires. Le buteur sud-africain avec un sans-faute au pied (il a marqué la totalité des quinze points du Stade Français grâce à quatre pénalités et donc un drop,
Un incroyable scénario avec un final en apothéose pour des Toulonnais qui n’ont pourtant pas réalisé un grand match. Mais il y a des jours où il faut prendre les bons moments comme ils viennent. Cette victoire acquise en toute fin de rencontre, avec en prime un bonus offensif inespéré, laissera certainement un goût amer aux Parisiens. Ils pourront nourrir quelques regrets et regarder le déroulé de la rencontre avec attention. Alors qu’un essai de Belleau venait d’être invalidé par l’arbitrage vidéo après un contre mené sur quatre-vingts mètres, le tumultueux centre Waisea perçait plein axe avant d’être plaqué par son compatriote Tuisova. À cinq mètres de l’en-but toulonnais, le Fidjien, au sol, tentait de donner de manière acrobatique le ballon à hauteur de Parisse idéalement placé et lancé.
Un carton utile
Le trois-quarts aile du RCT déviait volontairement le ballon de sa main et écopait logiquement d’un carton jaune pour antijeu. L’arbitre aurait même probablement pu siffler un essai de pénalité sur le coup et donner ainsi un réel avantage aux Parisiens. Il n’en a rien fait et c’est tant mieux pour les Toulonnais. Les Rouge et Noir, venus chercher un succès à Paris, ont su dans un final plein d’envie et grâce à un Facundo Isa dévastateur et parfaitement servi par la dernière et jeune perle toulonnaise (Louis Carbonel), ramènent sans panache mais avec pragmatisme le gros lot avec cinq points. Et même si ce carton plein ne doit pas faire oublier tous les errements et manques des Varois, il permet aux hommes de Galthié de voir venir, samedi à Mayol, avec une relative sérénité des Rochelais encore très en jambe en ce début de saison, soit un flatteur 5 sur 5) a par ailleurs su animer et alterner le jeu en envoyant notamment quelques belles quilles dans le ciel du stade Jean-Bouin, déserté par les spectateurs. Son association à la mêlée avec son compatriote McLeod a plutôt bien fonctionné au cours d’une rencontre marquée par des nombreuses fautes commises de part et d’autre.