Un futur parking qui fait jaser
La municipalité envisage de créer une “zone restreinte de stationnement” sur le charmant petit parc du Capelan, pour booster sa fréquentation. D’autres crient au “sacrifice d’une zone naturelle”
Il est des problématiques bien locales qui, visiblement, dépassent les frontières d’une ville. Une pétition, remise hier matin au maire de Bandol par une poignée d’administrés, vient de le prouver. Elle a recueilli 8 890 signatures (hier soir)... alors que le dernier recensement a fixé la population de la cité balnéaire à 7 878. La cause de cette impressionnante contestation : le sort du petit parc du Capelan, situé en bord mer, sur lequel plane un projet de parking municipal.
Une signataire : « C’est la vitrine de Bandol »
Une «hérésie» pour le “Collectif des riverains et usagers” des lieux qui s’est créé en réponse. « Comment peut-on envisager de voir ce site naturel envahi par des voitures?, s’étrangle Jacques Rullier, à l’initiative de la pétition. Ce parc est fréquenté toute l’année par des centaines de promeneurs, des familles, des sportifs, des joueurs de boules. Il fait à peine 1 hectare et la mairie voudrait en sacrifier une partie pour faire du stationnement? » A ses côtés, Christine insiste, elle, sur la nécessité de «laisser intact l’un des trois parcs municipaux qui subsistent encore, chers à tant de générations de Bandolais. Le parc du Capelan, c’est la vitrine de la ville, dont les photos sont sur beaucoup de cartes postales. Il n’y a pas nécessité de faire un parking dans ce quartier. Il y a généralement assez de places autour pour se garer, et il y a encore moyen d’en créer d’autres si besoin.»
Voilà les principaux arguments que ces personnes voulaient faire entendre au maire, hier matin, en lui remettant l’épais document, à l’occasion d’une de ses permanences ouvertes, qu’il tient chaque mardi matin, en mairie. Mais Jean-Paul Joseph, n’ayant « pas apprécié que le collectif convie Var-matin», a coupé court à toute discussion avec eux. «Ce n’est pas que je ne veux pas discuter, mais je n’aime pas cette façon de faire pression », nous a-t-il expliqué peu après, avant de nous « promettre » de nous tenir informés « très rapidement » de l’avancement de ce dossier qui, a-t-il tempéré, n’en est qu’à
la « phase d’étude ».
Le maire : « Hors de question d’abattre le moindre pin »
En revanche, ses intentions ne sont un mystère pour personne puisque, sur son blog, dans un article publié début août, toute polémique à part (lire par ailleurs), il expliquait : «Le parc du Capelan est composé d’un espace boisé, fait de pins classés. Ce parc est également composé d’une esplanade de terre battue recouverte de graviers. Cet espace non-boisé accueille un terrain de boules et des toilettes publiques. Le reste de la surface, sans ombre,
est une sorte de no man’s land poussiéreux sur lequel personne n’a jamais vu quiconque pique-niquer ou se reposer. » Et contrairement à certains membres du Collectif, lui estime que «faute de stationnement adapté à proximité, tous les Bandolais n’ont pas la possibilité de profiter du lieu pour venir faire quelques balades en bord de mer ». Rassurant: « Il est bien entendu hors de question d’abattre le moindre pin. Pas plus qu’il n’est question de recouvrir de goudron ce lieu magnifique. » Enfin : «Oui, nous envisageons de créer une zone restreinte de stationnement en terre battue, agrémentée en outre de quelques arbres : le parc du Capelan aurait donc plus d’arbres après qu’avant ce projet ! » Suffisamment réjouissant ?