Démission et crise politique en mairie
Alors que sa première adjointe vient de démissionner, Blandine Monier se retrouve face à la fronde grandissante de ses opposants, qui dénoncent un climat délétère
Ce n’est pas encore un putsch, mais tous les ingrédients d’une fin d’année explosive au sein du conseil municipal sont désormais réunis. Lundi soir, lors de la réunion des élus, chaque délibération ou presque fut ainsi l’occasion d’une passe d’armes entre Madame le maire Blandine Monier et son opposition. Et pourtant, c’est peu dire qu’aucune de ces décisions n’engageait véritablement l’avenir de la commune… Le problème, pour l’édile, c’est que son opposition, justement, ne cesse de prendre du poids. De grandir, tout simplement. De quatre opposants «naturels » en 2014, articulés autour de Philippe Petit, elle est passée à neuf… sur un total de dix-neuf élus ! La récente démission de la première adjointe Sandrine Novasik, pour une raison encore inexpliquée
(1), a fait perdre un soutien de poids à Blandine Monier. Mathématiquement, cette défection a aussi permis à Laetitia Castillo de rentrer dans le conseil. Problème, pour Madame le
maire : celle qui était dixseptième sur sa liste au moment des élections est aussi la fille d’Alain Demarlier, ex-adjoint «démissionné » de ses fonctions et passé depuis dans l’opposition. Autrement dit,
rien de surprenant à ce que la nouvelle élue soit directement venue grossir les rangs des adversaires politiques du maire. Pour Martine Cadéo, expremière adjointe (elle aussi), ce jeu de chaises musicales vient surtout confirmer un problème de gouvernance à Evenos. « Les méthodes de Blandine Monier sont dictatoriales. Si vous faites le compte, depuis 2014, il y a déjà eu deux premières adjointes qui sont parties, un élu démis de ses fonctions sans ménagement et deux directeurs des services dégagés. Les opposants ne sont mis au courant de rien. Les commissions ont été supprimées. Les grands dossiers municipaux n’avancent pas. Bref, c’est le bor… » Et difficile de sonder l’édile sur le sujet (2), qui préfère « positiver » et tirer un trait sur une « situation qui n’est pas dans l’intérêt du village », ainsi qu’elle nous l’avait confié dans une interview… il y a presque deux ans. Depuis, la presse n’est plus invitée à venir couvrir les conseils municipaux. Cette situation délétère, les adversaires politiques de Blandine Monier espèrent bien en profiter. « L’ironie du sort, c’est que les différents groupes d’opposition, ennemis d’hier, sont désormais soudés contre le maire. Sa majorité ne tient plus qu’à un fil », assure encore Martine Cadéo, qui se présentait il n’y a encore pas si longtemps comme son «amie de quinze ans ».
Qui pour devenir premier adjoint ?
Dorénavant, tout le monde guette les humeurs des uns et des autres pour voir si la majorité ne pourrait pas carrément basculer. En attendant, Blandine Monier n’a pas encore choisi son nouveau premier adjoint, en remplacement de Sandrine Novasik. Son choix sera soumis au vote lors du prochain conseil municipal. Une séance qui s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.