Écotaxe : histoire d’un gâchis
Société France 5 raconte l’histoire d’un fiasco politique et d’un véritable scandale financier national
Elle devait rapporter 1,2 milliard d’euros de recettes fiscales par an, elle en coûte finalement à l’ État …1,2 milliard. L’ histoire de l’écotaxe est expliquée avec b rio parEl la Cer fontaine sur France 5 dans
Autopsie d’un scandale politique : l’écotaxe.
Petit rappel sur l’écotaxe : chaque poids lourd aurait été équipé d’un boîtier GPS pour enregistrer les distances parcourues et calculer le montantd’ une taxe. Des portiques fixes auraient contrôlé les camions et détecté les fraudeurs. La taxe pollueurpayeur aurait favorisé le transport par voie ferrée et fluvial, moins polluants. Elle aurait aussi rapporté 1,2 milliard de recettes fiscales, 800 pour l’ État ,160 aux collectivités locales et 240 en rémunération àlaso ci étéÉcomouv ’, chargée de la gérer. Symbole de l’écotaxe, définitivement enterrée par les députés en novembre 2016, les 173 portiques installés sur les routes et autoroutes gratuites ont provoqué l’ire des transporteurs routiers, la fronde des Bonnets rouges bretons en 2013 et révélé la faiblesse des pouvoirs politiques entre 2009 et 2016. L’idée d’une redevance sur les poids lourds s’est pour- tant imposée à la quasi-unanimité politique, dans la foulée du Grenelle de l’environnement, en 2007, comme le rappelle Ella Cerfontaine dans son enquête. « C’est une histoire qu’on a tous connue, mais personne n’ a jamais rien compris, explique la journaliste. J’ai voulu saisir pourquoi une mesure fiscale pouvait créer autant de passions et de renoncements, avec sept ou huit reports par différents Premiers ministres. » Son documentaire montre avec clarté un concours de circonstances édifiant : « Les causes du cap otages ont multi factorielles. Oui, l estrans- porteurs n’ont pas voulu payer. Oui, les Breton sont été très sensibles parceque durement touchés parleur crise de l’ agroalimentaire. Oui, il y a eu une irresponsabilité du pouvoir politique, qui cède finalement à des injonctions de court terme alors que la santé publique, à savoir l’air que nous respirons, est une question à long terme .» À l’ arrivée, l’ État doit sortir de sa poche 1,2 milliard d’ euros: 958 millions pour Écomouv’ et 300 millions pour ses soustraitants. Un « gâchis patrimonial, social et industriel », ont tempêté les sages de la Cour des comptes dans leur rapport annuel 2017.