Infâme attaque
Elles ont été égorgées et poignardées sur le parvis de la gare Saint-Charles par un individu
Hier, vers h , un individu a poignardé deux jeunes femmes à la gare Saint-Charles. Gérard Collomb s’est rendu sur les lieux, Daesh a revendiqué l’attaque dans la soirée. Reportage et témoignages sur place.
La France à nouveau meurtrie par un attentat islamiste. Deux jeunes femmes ont été tuées à coups de couteau, hier vers 13 h 45, sur le parvis de la gare Saint-Charles, par un homme ayant crié « Allah Akbar », avant d’être abattu par des militaires de l’opération Sentinelle. Les deux victimes doivent encore être identifiées. Elles auraient 17 et 20 ans, selon une source policière. L’une a été égorgée, et l’autre poignardée. L’attaque a été revendiquée par Daesh.
Deux cents policiers mobilisés
Les faits se sont produits en haut des 104 marches de l’Escalier Monumental, et ont provoqué un bref mouvement de panique. La gare a été paralysée et le trafic des trains interrompu pendant quatre heures, pour permettre aux importants moyens de police – 200 hommes - de travailler. « J’ai entendu crier “Allah Akbar”, et une personne s’est effondrée » ,adécrit Mélanie Petit, une étudiante à l’école des mines d’Alès (Gard) de 18 ans, qui attendait une correspondance sur cette esplanade dominant la cité phocéenne. L’enquête a été confiée au parquet antiterroriste de Paris, en plus du parquet de Marseille. Dans un premier temps, le doute pouvait subsister sur la nature terroriste ou non de l’attaque, mais Daesh l’a revendiquée vers 22 h 40. Dans un communiqué diffusé par son agence Aamaq, l’organisation djihadiste qualifie l’assaillant de « soldat de l’Etat islamique ».
Inconnu des services antiterroristes
Connu des services de police pour des faits de droit commun (trafic de stupéfiants...) sous plusieurs identités, mais pas des services antiterroristes, l’assaillant n’avait « pas de papiers sur lui », mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Son comportement a été qualifié « d’étrange » par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, au vu des bandes de vidéosurveillance: il «commence par commettre [son] crime sur une première personne, s’enfuit, puis revient sur ses pas pour tuer la seconde personne ». Côté judiciaire, l’enquête, ouverte – avant la revendication par Daesh –, pour assassinats et pour tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique –, sera selon toute vraisemblance requalifiée. « Pour moi, c’est un attentat », avait déjà, plus tôt dans la journée, déclaré le maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, présent à côté du ministre.