Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Femmes tuées à Marseille

Ayant crié « Allah Akbar ». Daesh a revendiqué l’attentat hiers vers 22 h 40. «On est restés une heure et demie cachés dans un local technique»

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@varmatin.com

Romuald Helleboid, 25 ans, est technicien de maintenanc­e. Venu à Marseille pour une compétitio­n d’escrime, il était présent sur les lieux au moment du drame. « Je m’apprêtais à rentrer chez moi, près de Douai, dans le Nord. Vers 14 heures, à côté d’un quai situé près d’une entrée de la gare donnant sur un petit parking, je vois des militaires qui installent un périmètre de sécurité à cause d’une valise suspecte. »

« J’avais les images de Charlie qui me revenaient à l’esprit »

«Je m’approche pour leur demander ce qu’ils font quand tout à coup, une dame est entrée dans la gare en pleurs. Elle a couru vers les militaires en disant : “Il y a des femmes poignardée­s !” Près de dix militaires se mettent à courir vers l’extérieur. En allant moi aussi dans la même direction, j’entends des coups de feu! Je ne saurais pas vous dire combien... Je me cache derrière un kiosque à journaux. « Toutes les portes de la gare sont alors bloquées, on ne peut ni entrer, ni sortir. Peu après, tous les militaires et les policiers entrent. Ils se mettent à gueuler : “Cachez-vous ! Quittez la gare !” À côté de l’endroit où j’étais, des types d’un local technique l’ont ouvert et nous ont dit de venir nous cacher avant de fermer la porte à clef. On était une vingtaine de voyageurs là-dedans, et on est resté environ une heure et demie à l’intérieur. J’appelais ma mère et ma copine pour leur dire que j’allais bien, j’avais les images de Charlie Hebdo qui me revenaient à l’esprit… On se fait des films ! »

« Les gens couraient dans tous les sens »

«Comme la porte était vitrée, j’ai pu voir ce qu’il se passait dans la gare. Il y a eu un mouvement de panique, les gens couraient dans tous les sens. Les militaires, les policiers couraient avec leurs armes. Il y a même un flic en civil qui a fait tomber son flingue et sa collègue lui a ramassé ! Au bout d’une heure et demie, les pompiers sont venus pour voir si on était blessé, puis les policiers ont relevé l’identité de tout le monde. Des médecins nous ont ensuite examiné dans le salon “Grands voyageurs”, la salle était pleine. Ce n’est qu’après qu’on a été évacués. Là, je suis dans un état pas possible… » Par

MICHÈLE COTTA

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(Photos Luc Boutria) Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, s’est aussitôt rendu sur les lieux avec le maire, Jean-Claude Gaudin.
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