Toulon : 5 ans pour l’incendiaire de L’Escaillon
Le feu avait détruit une habitation et s’était propagé aux logements voisins, l’été dernier. Soufiane Smouni, 23 ans, a été jugé hier après-midi
Cinq ans de prison dont un an avec sursis. Une obligation de soins, une obligation de travailler (à l’issue de la période de détention) et l’obligation d’indemniser les victimes de l’incendie urbain de L’Escaillon, le 10 août dernier à Toulon. Soufiane Smouni, 23 ans, n’a pas convaincu le tribunal correctionnel hier aprèsmidi. « Je n’ai rien à voir avec ça », s’est-il défendu à la barre, revenant sur ses premières déclarations en garde à vue. « Les policiers m’ont déstabilisé, ils m’ont dit ce que je devais dire… »
Vidéo et mémoire policière
Dans la nuit du 9 au 10 août, plusieurs départs de feu ont éclaté entre la rue Scunzani et le boulevard de la Convention, sur la rive droite du Las (lire notre édition du 11 août). Des poubelles municipales,
une voiture ont été endommagées mais les flammes se sont aussi propagées à trois habitations. « Toute la maison a brûlé », a témoigné une victime
dont l’épouse s’était heureusement réveillée, vers 4 heures du matin. Leur voisine a, quant à elle, été alertée par l’un de ses enfants, dont la chambre donnait sur un compteur de gaz en train de brûler. Les habitants ont ainsi pu évacuer leurs logements à temps. Les enquêteurs de la sûreté départementale sont remontés jusqu’à Soufiane Smouni grâce à des images de vidéosurveillance montrant un individu, « portant un short orange », allumer un feu. Le témoignage d’un policier, qui avait croisé le suspect, habillé de cette façon cette nuit-là, a permis de mettre un nom sur l’individu : il s’est souvenu l’avoir contrôlé trois semaines auparavant. « Je me fais contrôler deux fois par jour, les policiers me connaissent très bien (...) J’ai entendu du bruit, j’ai vu de la fumée, je suis descendu voir », s’est expliqué le prévenu, domicilié dans la résidence Pontcarral et présenté par un expert-psychiatre comme « immature ». La procureure a dénoncé « une personnalité inquiétante » en référence à un parcours judiciaire défavorable entamé en 2011 : « Toutes les alternatives à l’emprisonnement ne l’ont pas empêché de commettre des délits. » Vols, violences, outrage, stupéfiants, conduite sans permis et, déjà, l’incendie d’un scooter. Et de requérir un maintien en détention. De son côté, l’avocat du prévenu a dressé le portrait « d’un garçon qui a connu d’énormes malheurs dans sa vie ». Un frère cadet décédé prématurément, un père emporté dans la foulée par une longue maladie. Une dépendance à l’alcool et au cannabis. Et Me Didier Hollet de conclure : « Je ne veux pas faire pleurer le tribunal mais ce sont des choses qui existent .» Soufiane Smouni a dix jours pour faire appel de sa condamnation.