Nouvelle sénatrice suspendue : guerre intestine au FN
« Écoeurée de ce qu’il se passe au FN varois », la nouvelle sénatrice dénonce avoir été victime de « menaces », de « pressions » ou encore de mensonges. Elle en appelle à la présidente nationale
J «e me fais cracher dessus par des gens de mon propre parti, celui dont je défends avec fierté les couleurs depuis sept ans… » Ce jeudi matin, quelques jours seulement après avoir officialisé son entrée au Sénat, la Celloise Claudine Kauffmann exprime son «dégoût». « À la première excuse venue – ce post facebook – (lire cidessous), plusieurs responsables départementaux du parti, qui depuis longtemps cherchent à me nuire, se sont précipités pour fomenter cette cabale à mon encontre… Je suis écoeurée de ce qu’il se passe au FN varois… », se lamente la sénatrice. Pour autant, elle se dit « toujours attachée au Front national, évidemment, un parti que j’ai rejoint il y a sept ans, et dont j’ai toujours défendu localement les idées, et les combats. Y compris lorsque l’on nous imposait un candidat comme Jérôme Rivière aux dernières législatives» (lire par ailleurs).
« Menacée par les sbires de Boccaletti »
Quant à son entrevue – qui lui coûte également sa suspension – avec la conseillère municipale seynoise Virginie Sanchez, ex-FN également, elle ne s’en cache pas une seconde. « Oui, Virginie est une amie, et elle m’a invitée lorsqu’elle a appris que je devenais sénatrice. Si le FN seynois ou d’ailleurs m’avait invitée de la même manière, je m’y serais rendue de la même manière. Et cela vaut, en outre, pour l’ensemble des élus varois, toutes étiquettes politiques confondues: en tant que sénatrice du Var, je représente tout le département… Je ne vois pas le problème. » Elle finit par lâcher : « à leurs yeux, il fallait que je laisse la deuxième place, pour que Frédéric Boccaletti devienne sénateur lui-même. » Au Monde, Claudine Kauffmann confie carrément : « J’étais menacée par les sbires de M. Boccaletti, on a menacé de me taper dessus. Je lui ai fait croire que je voulais me retirer, il l’a cru jusqu’au bout (...). On m’a même proposé une somme d’argent pour me retirer, et que si ça ne suffisait pas, je pouvais demander plus. » Des propos fermement contestés par Frédéric Boccaletti, qui a même porté plainte hier contre son auteure (lire ci-contre).
Un rendez-vous Le Pen - Kauffmann
Claudine Kauffmann, quant à elle, en appelle «à l’intervention de Marine Le Pen, que je continue de soutenir tous les jours. J’ai rendezvous ce 18 octobre avec elle, j’espère qu’elle saura mettre un terme à cette cabale dont je suis la victime. » Et par-là même, la présidente remettrait de l’ordre parmi les sénateurs du Front national : 50% d’entre eux sont aujourd’hui suspendus par leur propre parti…