Des éléments radioactifs décelés dans l’air
Les experts s’interrogent sur l’origine d’une pollution atmosphérique radioactive détectée ces derniers jours dans le Var et les Alpes-Maritimes. Des stations de surveillance implantées à La Seyne-sur-Mer et à Nice ont en effet mis en évidence la présence de ruthénium 106 dans l’atmosphère, a révélé l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cet élément radioactif n’existe pas à l’état naturel. D’autres pays européens (Allemagne, Autriche, Norvège, Suisse…) ont fait le même constat depuis la fin du mois de septembre. Les autorités se veulent rassurantes compte tenu des faibles taux observés, de l’ordre de quelques microbecquerels par mètre cube d’air.
La piste du sud de l’Oural
« Les niveaux de contamination atmosphérique au ruthénium 106, de l’ordre de ceux observés en Europe, ne sont pas de nature à générer des effets sanitaires », assure l’IRSN dans un communiqué. « Effectivement, si cette contamination reste limitée dans le temps, les doses subies par inhalation du ruthénium 106 à des concentrations [aussi faibles] peuvent être considérées comme négligeables», commente la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad, une association crée après la catastrophe de Tchernobyl). Selon l’analyse des experts de l’IRSN et de leurs homologues allemands, « il semble que les masses d’air contaminées mesurées en Europe aient pour origine les régions sud de l’Oural, il apparaît que des mesures de protection des populations auraient pu être nécessaires à proximité du lieu des rejets.» Les causes de cette pollution restent mystérieuses : « Il est à noter que la détection du ruthénium seul exclut la possibilité d’un accident sur un réacteur nucléaire qui se traduirait par la présence d’autres radionucléides.» « Le ruthénium peut être présent dans les installations du cycle du combustible nucléaire, dans celles de fabrication de sources radioactives, ou dans des générateurs de courant utilisés pour alimenter électriquement les satellites.» Même incertitude sur la durée de cette pollution : « À ce stade, l’IRSN ne dispose pas d’information pouvant confirmer la fin de ces rejets.»