Une plaque pour A. Vela, policier tué il y a 30 ans
Trente ans après le drame, l’émotion intacte. Le souvenir toujours vivant. Indélébile. Hier, en fin de matinée, une plaque «En la mémoire de Alain Vela, officier de police décédé le 22 juin 1987 à cet endroit dans l’exercice de
ses fonctions » a été dévoilée devant les locaux de la Poste, avenue Garibaldi près du carrefour qui porte le nom du défunt. C’est Lionel Vela, lui-même brigadier-chef au commissariat de Toulon-La Rode, fils du gardien de la paix abattu en service commandé à l’âge de 39 ans par des malfaiteurs en fuite près du square Anatole-France, qui avec Jean-Luc Bigeard, adjoint à la prévention de la délinquance, a mis au jour cette plaque recouverte d’un drapeau tricolore. Une gerbe a ensuite été déposée, avant la sonnerie aux morts et l’hommage d’une fervente Marseillaise.
L’importance du devoir de mémoire
Auparavant, square Anatole-France, en présence de la famille d’Alain Vela, de celle de nombreux fonctionnaires de polices, sapeurspompiers, élus seynois... des allocutions ont honoré la mémoire de l’officier de police, décédé aux urgences de l’hôpital de La Timone à Marseille où il avait été transporté. « Je suis sûr que tu nous regardes en ce jour, car nous sommes tous là pour toi »,a dit Serge Ferraud, président
de l’association La Seyne de l’espoir, avant que ne résonne l’air d’Amazing grace, joué à la cornemuse. Gérard Puverel, commissaire divisionnaire honoraire, en poste à La Seyne à l’époque, a ensuite pris la
parole, revenant sur « le lundi 22 juin 1987, un jour maudit pour le commissariat de La Seyne-sur-Mer qui a fait bloc avec dignité dans cette épreuve. Au-delà de la peine, du chagrin, de la rage, des cérémonies et des hommages, je voudrais vous dire l’enfer que nous avons vécu... » Troisième intervenant, José Casteldaccia, directeur départemental adjoint de la sécurité publique, a souligné l’importance du devoir de mémoire, rappelant les
qualités professionnelles et
humaines d’Alain Vela. « À travers sa mort, je voudrais rendre hommage à tous les policiers en tenue souvent décriés, toujours en première ligne en intervenant tous les jours pour la sécurité des personnes et des biens», a-t-il lancé, énumérant le nom de plusieurs fonctionnaires de police récemment tués dans l’exercice de leur fonction. Enfin Jean-luc Bigeard a dit combien, « derrière la banalisation et le fait divers, on ne signalera jamais assez les drames et les tragédies dans lesquelles des hommes, des femmes et des familles sont plongés d’un coup brutal », et justifié le devoir de mémoire. Mission accomplie.