Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Ce n’est pas une lubie du peuple catalan c’était en gestation depuis  »

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Roser Busca, chercheur à l’Inserm, a 50 ans. Elle est catalane « pour toujours », bien qu’installée à Nice depuis 1995.

C’est un discours ferme, mais d’apaisement, selon vous ? Oui, il s’est adouci, mais je pense qu’il n’a pas eu le choix. Il a reçu énormément de pressions et il ne pensait pas que la police allait agir comme ça. Il ne pensait pas à toutes ces violences. Pourquoi cette crise éclate maintenant ? Ce n’est pas maintenant ! C’est juste parce que maintenant on la voit. Vu d’ici, on pense que, tout d’un coup, il a pris une lubie au peuple catalan. Mais pas du tout. Le mal-être est là depuis longtemps. La société est divisée et fatiguée. Nous avons hâte de retrouver une certaine liberté. Ce référendum, on le proposait depuis des années. Il y a eu beaucoup de tentatives. Nous ne sommes pas des séparatist­es, nous ne sommes pas violents. Nous sommes un peuple pacifique et réfléchi. Cette crise est difficile à comprendre pour les Français, alors que l’Europe a besoin d’unité. C’était en gestation depuis , alors qu’on a annulé notre statut d’autonomie. Vous voulez quitter l’Europe ? Pas du tout. Nous voulons être un Etat européen. Et, bien sûr, toujours un interlocut­eur privilégié de l’Espagne. Pour vous Rajoy est fermé au dialogue. Pourquoi ? Parce que l’on demande quelque chose qui ferait de l’ombre à Madrid. La Catalogne est une région très riche. Son refus de dialoguer a été constant. Et humiliant.

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