JOURNÉE, TOULON - SCARLETS, CE DIMANCHE À MAYOL) Delmas, Toulonnais de coeur
L’ancien entraîneur des avants du RCT est de passage dans le Var. L’occasion de s’installer à sa table, de parler rugby et d’évoquer notamment le parcours du club rouge et noir
De passage dans le Var cette semaine, Jacques Delmas a retrouvé ses amis en même temps que ses habitudes. Attablé à la terrasse de « L’épicerie de Jo » sur la place centrale de La Valette, l’ancien entraîneur toulonnais, actuellement sans emploi, garde toujours un oeil aiguisé sur le rugby en général, le RCT en particulier. «C’est mon club» confie ce Narbonnais d’origine, installé près de Biarritz, qui aux côtés de son ami Bernard Laporte a été sacré deux fois champion d’Europe, réussissant au passage le doublé.
Vous avez quitté Toulon en novembre dernier. Que devenezvous depuis ?
Je suis sans club. J’ai eu l’occasion de m’occuper avec Pierrot (Mignoni) des Barbarians pour la tournée en Afrique du Sud en juin dernier. Et à l’invitation de Robert du Preez, le manager des Sharks, j’y suis retourné pendant trois semaines ( août - septembre).
Cette expérience ?
Extrêmement enrichissante. Même rafraîchissante. On découvre une culture et une approche nouvelles. Là-bas, contrairement à la France où il y a beaucoup de huis clos, les techniciens ne cachent rien. Ils aiment faire partager leurs travaux tout en se montrant très respectueux à notre égard.
Pendant ce séjour, vous avez mangé et dormi rugby?
C’est vrai. J’étais en immersion totale, bercé par le rugby. J’ai suivi la Currie Cup, le début du championnat d’Angleterre, les matches des Blacks… Durant un week-end, je pouvais suivre jusqu’à huit matches.
Vos projets professionnels?
Comme beaucoup, je suis à la recheche d’un emploi en tant qu’entraîneur. J’attends derrière mon téléphone une proposition. Je suis ouvert sur le monde. Mon agent travaille en ce sens. En juin prochain, je pourrai d’ailleurs aller entraîner au Japon… C’est en tout cas une piste qui peut m’intéresser.
Toulon va entamer son parcours européen. Votre regard?
On est tombé sur une poule plutôt facile. Face au club italien (Trévise) dix points devront être pris si on ne part pas là-bas la fleur au fusil. Il faudra se méfier de Bath qui a gagné à Leicester avant de battre les Saracens en ce début de championnat anglais et aussi des Scarlets qui ont terminé premier de leur Super . En coupe d’Europe, il n’y a pas - en général - de matches faciles. Toulon a une solide expérience. Le RCT finira, s’il ne laisse pas de points en route, premier de sa poule. Mais attention aux Anglais qui doivent penser la même chose… Après le quart, tout est ouvert. Et si les Saracens semblent avoir une longueur d’avance, on ne doit pas oublier que plus on gagne, plus on se rapproche de la défaite. Une équipe finira bien par les attraper. Alors pourquoi pas nous… (Toulon).
Le RCT de la saison passée ?
Le club a vécu une évolution. Je ne croyais pas trop au projet de Ford. Par la suite, ils ont choisi l’option Cockerill. C’était à court terme la solution. Il fallait un intermédiaire après le départ de Bernard (Laporte), il y en a eu plusieurs. Ils ont essuyé les plâtres. L’arrivée de Galthié est venue à point nommé avec une mer calme. C’est le meilleur moment pour bosser.
Le début de championnat de Toulon?
Je ne suis pas là pour juger qui que ce soit. Le RCT a donné l’impression de pouvoir gagner à Clermont et Bordeaux. Des faits de jeu et l’indiscipline coûtent cher. Côté indiscipline, on avait, nous aussi, flotter au début. Mais Bernard avait recentré les choses et tout le monde avait compris. Le jeu de Toulon est aujourd’hui en pleine gestation même s’il s’appuie sur son ADN (la puissance physique) avec des garçons comme Josh (Tuisova) et Basta qui est incroyable