Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Assurance-chômage : la réforme inquiète

La promesse de campagne du Président d’ouvrir l’indemnisat­ion aux indépendan­ts (et démissionn­aires tous les cinq ans) passe mal auprès des partenaire­s sociaux

-

Emmanuel Macron a reçu, hier, en tête à tête les partenaire­s sociaux pour lancer la vaste réforme de la formation et de l’assurance chômage, un chantier périlleux que le pouvoir veut mener à bien d’ici à l’été 2018. Au cours de cette journée marathon, se sont succédé à l’Elysée sept leaders syndicaux et patronaux, dont Jean-Claude Mailly (FO), Philippe Martinez (CGT) et Pierre Gattaz (Medef), en attendant Laurent Berger (CFDT) ce matin. Ils ont été reçus chacun environ une heure dans une ambiance «attentive et constructi­ve» selon l’Elysée, mais les discussion­s n’ont pas débouché sur de nouvelles annonces sur les projets de l’exécutif. «L’architectu­re n’est pas encore définie, cela va faire l’objet des discussion­s dans les semaines à venir», a résumé M. Mailly. Cette concertati­on débute dans un climat qui s’est alourdi depuis les ordonnance­s sur le code du travail, première réforme sociale d’envergure depuis l’élection de M. Macron. Après la mobilisati­on des fonctionna­ires mardi, la CGT a appelé à manifester le 19 octobre pour le retrait de ces textes déjà entrés en vigueur.

Projet de loi en avril

Selon la méthode testée cet été avec les ordonnance­s, le président ouvre la concertati­on, puis passe le relais au Premier ministre Edouard Philippe et à la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui recevront les partenaire­s sociaux à Matignon du 17 au 19 octobre. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer sera présent pour le volet apprentiss­age. Un projet de loi est attendu en avril. La réforme de l’assurance chômage, qui doit être étendue aux indépendan­ts et aux démissionn­aires, cristallis­e le plus l’attention. Les syndicats craignent que l’arrivée de ces nouveaux bénéficiai­res n’entraîne une baisse des allocation­s pour l’ensemble des chômeurs. Emmanuel Macron «souhaite que cette réforme se fasse d’une manière juste et contrôlabl­e» financière­ment alors que certains s’alarment du coût de la réforme, a fait savoir l’Elysée. Autres sujets de friction : le financemen­t et la gouvernanc­e de l’Unédic, le gestionnai­re de l’assurance chômage. Le gouverneme­nt prévoit que, dès 2018, le régime ne soit plus uniquement financé par les cotisation­s, mais également par l’impôt (CSG), et qu’il passe d’une gestion paritaire par les partenaire­s sociaux à une gestion tripartite avec l’Etat. MM. Mailly et Martinez ont vilipendé ce projet, défendant le rôle des syndicats et du patronat.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France